Vous savez que la principale activité du groupe Kering, c’est l’entreprise de luxe Gucci, dont le siège est à Florence. Et depuis quelques mois le fisc italien enquête, car il soupçonne d’avoir transféré dans sa filiale suisse les bénéfices réalisés en Italie. Et Kering est dans une situation d’autant plus difficile, que c’est l’un de ses principaux cadres qui a été voir le fisc pour leur détailler le système. Alors c’est vrai il existe un accord fiscal entre la région du Tessin où Gucci à une usine et la Suisse qui permet de transférer de la trésorerie. Mais là on a affaire à des montants bien supérieurs à ce que peut produire un petit entrepôt de 600 personnes. Puisque selon l’enquête préliminaire du fisc italien le système mis en place par Kering par la Suisse aurait permis d’économiser 2,5 milliards d’impôts sur plusieurs années.
Alors que va-t-il se passer maintenant ? Et bien un risque de redressement fiscal de 1,4 milliards d’euros pour Kering, contre lequel le groupe va se battre bec et ongles. Mais ce qu’il faut savoir c’est que ce système visant à faire transiter des marchandises par une filiale suisse, qui n’est qu’une boîte postale, est largement utilisée, notamment par les groupes américains en France. Comme l’impôt sur les sociétés en France est de 30 %, ils se livrent ainsi à de l’optimisation fiscale sur des milliards d’euros. Concernant le groupe Kering, il faut savoir, en plus que la plupart des membres du comité de direction, sont domiciliés hors de France. Les économistes des Nations Unies ont chiffré l’an passé à 18 milliards d’euros le montant de ces opérations d’évasion fiscale faite aux dépens de notre pays. Cela est public. Les Gilets Jaunes le savent. Le gouvernement le sait. Une PME qui fait une erreur de comptabilité a le droit à un contrôle Urssaf avec une amende à payer. Sans délai. Sans sursis. Sans droit à la bonne foi. Ce système de deux poids deux mesures nourrit la colère actuelle. Et il est regrettable que le gouvernement reste les bras croisés contre cette injustice qui fracture encore une fois la France d’en haut et celle d’en-bas.