Pendant des années, on s'est moqué de ces internautes qui partageaient des messages sur leur mur, soit-disant destinés à faire en sorte que leur compte reste gratuit face à l’arrivée prochaine d’une version payant de Facebook. Voilà que, peut-être, le sort va leur donner raison.
Cette rumeur, c'est à Mark Zuckerberg que revient le privilège de l'avoir lancée, devant les sénateurs américains en déclarant qu'il "y aura toujours une version de Facebook qui restera gratuite". Et qui dit "version qui restera gratuite" sous-entend évidemment une version payante.
Que pourrait faire de plus cette version payante ? C'est surtout ce qu'elle ferait de moins qui compte. En l'occurrence, un Facebook payant, ce serait d'abord un Facebook sans publicité, plus aucune publicité. Or, vous ne le savez peut-être pas, mais la pub - que 2,2 milliards d'utilisateurs du réseau social voient sur leur mur et à coté - représente 70 % des revenus de Facebook. Ça, c'est pour la partie visible.
Pour la partie invisible, un Facebook payant ce serait aussi un Facebook qui ne revendrait plus les informations vous concernant : âge, sexe, situation maritale, nombre d'enfants, revenus, opinions politiques et religieuses, centres d'intérêt. Des informations qui valent de l'or évidemment.
Chose incroyable, en fait, le scandale Cambridge Analytica pourrait être l’occasion pour Facebook de proposer cette version payante que les utilisateurs du réseau refusaient jusqu'ici. Aujourd'hui, leur point de vue a changé sur le sujet, et ils seraient entre un quart et un tiers à être prêts à payer pour utiliser un Facebook sans pub. Combien ? Cela reste la grande inconnue. 2 euros, 3 euros ne suffiraient sans doute pas à compenser le manque à gagner publicitaire, pour un utilisateur raisonnable de Facebook. La rumeur, encore elle, évoque un tarif plus proche des 5 euros (4,99 euros en réalité), en tout cas en Occident.
Réponse dans quelques mois ou, qui sait, peut-être quelques semaine.
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