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Un hôpital fait appel à la population pour ouvrir plus de lits

Comment se fait-il qu'un hôpital, tel celui d'Évreux, fasse appel au grand public pour financer le fait de rouvrir des lits ?

hôpital
Quand un hôpital lance un emprunt citoyen pour rouvrir des lits. (AFP)

Plusieurs établissements hospitaliers ont décidé de faire appel à la population pour pouvoir ouvrir plus de lits. C'est notamment le cas du centre hospitalier d'Évreux, qui appelle à l'aide les Français et lance un emprunt citoyen pour financer l'ouverture de 22 lits. "L'hôpital touche le fond", estime certains.

"Le symptôme d'un hôpital en crise"

"Sur le plan économique, cette idée est un non sens, estime Frédéric Bizard, économiste de la Santé et président de l’Institut Santé, dans le Grand Matin de Sud Radio. Financer par la dette une ouverture de lits est très étonnant sur un plan économique. Vous avez eu des fermetures de lits et vous avez un excès d’activités qui vous oblige à en rouvrir. Un lit ne coûte rien ; ce qui coûte, c’est de le rendre opérationnel via les ressources humaines."

"Ce genre d’emprunt citoyen réveille les consciences mais serait plus utile pour financer un équipement d’avenir. C’est le symptôme d’un hôpital en crise. Il faut quand même savoir que, depuis le Covid, on a rajouté 25 milliards d’euros dans l’hôpital sur les 40 milliards de hausse des dépenses de santé, soit 60%."

Une domination technocratique

"C’est comme le tonneau des Danaïdes : plus on rajoute de l’argent dans l’hôpital, plus il est en déficit et amené à ce genre de dernier recours, résume Frédéric Bizard, économiste de la Santé et président de l’Institut Santé au micro de Sud Radio. L’argent versé est-il mal réparti ? "Le problème majeur est que l’on a une gouvernance, des gens qui pilotent l’hôpital, qui sont uniquement des bureaucrates. On a décidé de démédicaliser toute la gouvernance de l’hôpital."

"Or, qui a la compétence professionnelle dans un secteur comme la santé ? Il faut une alliance et non une domination technocratique qui entraîne un fonctionnement ubuesque de l’institution. Les gens n’ont plus envie d’aller y travailler. Il faut payer des intérimaires, avec une explosion des frais de fonctionnement sans aucune amélioration pour les citoyens patients. C’est un cercle vicieux qui coûte toujours plus cher."

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