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SAM : "La justice vient d’hypothéquer l’éventuel projet de reprise"

La fonderie SAM, dans l'Aveyron, est occupée par les salariés depuis sa liquidation judiciaire. La justice leur a ordonné de quitter les lieux.

sam industrie faillite
La justice a ordonné aux salariés de la SAM de quitter les lieux sous une semaine, le 29 mars 2022. (Photo by Valentine CHAPUIS / AFP)

La justice française a ordonné le 29 mars 2022 aux salariés de la SAM de quitter la fonderie qu’ils occupent, en leur laissant une semaine pour libérer les lieux.

 

"On regrette cette décision scandaleuse"

David Gistau, élu de la SAM au Bureau Confédéral de la CGT de Viviez dans l’Aveyron, fait partie du personnel qui occupe le site. "On regrette cette décision scandaleuse". "La justice vient d’hypothéquer l’éventuel projet de reprise de la société MH Industries qui est en train de travailler sur une étude de projet", explique-t-il.

 

Occupation de la SAM : "L’objectif, c’est d’éviter que les mandataires vendent les machines"

L’occupation de l’usine, qui a commencé après le placement en liquidation judiciaire en novembre 2021, "128 jours", précise David Gistau, qui s’inscrit dans un mouvement de lutte. "On a décidé de mettre l’outil de production sous notre protection." L’élu de la SAM précise : "l’objectif, c’est d’éviter que les mandataires vendent les machines".

La vente, qui se ferait aux enchères comme c’est le cas pour les liquidations judiciaires, entraînerait l’impossibilité "d’avoir un projet qui puisse aboutir". Notamment, le projet de reprise de MH Industries présenté par Bercy. Et auquel la région Occitanie est favorable. "La région Occitanie et l’État accompagnent à hauteur de 1,4 million une étude de projet", confirme David Gistau. "Un projet qui a du sens, c’est un industriel lotois… c’est un Français, multi-activités", souligne le syndicaliste. Il précise que le possible repreneur a "600 clients différents". "Ce dirigeant d’entreprise est attiré aussi par le savoir-faire des salariés" de la SAM, explique-t-il.

 

"Parler de souveraineté industrielle en laissant une fonderie disparaître, c’est un non-sens"

"Notre mouvement a du sens parce qu’on défend aussi une filière fonderie en France qui est aujourd’hui menacée." Or, malgré la volonté affichée par le gouvernement de réindustrialiser la France, David Gistau souligne qu’en 2021, "il y a quatre fonderies en France qui ont fermé". La crise sanitaire de la Covid-19 ainsi que la guerre en Ukraine "démontrent à quel point il y a besoin de reparler, de mettre en application, la souveraineté industrielle".

"Aujourd’hui, parler de souveraineté industrielle en laissant une fonderie disparaître, c’est un non-sens", juge le syndicaliste. Il appelle au gouvernement qui a "encore les leviers" pour "rectifier le tir".

 

Les salariés de la SAM qui occupent les lieux ont décidé "de ne pas obéir"

Ainsi, les occupants ont décidé, en Assemblée générale, "de ne pas respecter et de ne pas obéir. Parce qu’il y a un état de légitime défense de nos emplois", souligne David Gistau. "Nous, on demande tout simplement d’avoir deux choses". Un courrier officiel garantissant que "l’outil de travail ne sera pas vendu". Et "une société de gardiennage" pour le surveiller ainsi que les matériaux stockés sur le site.

 

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