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Pourquoi les Jeunes agriculteurs s’opposent au Mercosur

Par Jean Baptiste Giraud

Les jeunes agriculteurs sont vent debout contre la signature de l'accord Mercosur, où l'agriculture sert de monnaie d'échange.

Agriculteurs
Des agriculteurs lors d'un rassemblement organisé par la FDSEA du Bas-Rhin et les Jeunes Agriculteurs du Bas-Rhin, le 21 octobre 2024 à Strasbourg. (Frederick Florin - AFP)

Les agriculteurs sont en colère. Lors d’un prochain G20, certains pays dont l’Espagne poussent à signer un accord avec le Mercosur, c'est-à-dire cinq pays d’Amérique du sud.

L'agriculture, monnaie d'échange

Pourquoi les agriculteurs ne veulent-ils pas de cet accord ? "Le Mercosur est un accord qui traîne depuis une vingtaine d’années, rappelle Quentin Le Guillous, secrétaire général des Jeunes agriculteurs, céréalier non loin de Paris. Systématiquement, c’est l’alimentaire, l’agriculture, qui est mis en monnaie d’échange. Pourquoi pas ? Il faut que l’on puisse faire du libre-échange. Sauf que là, on est en train de nous annoncer que l’on va prendre de la viande bovine, du sucre… En échange, nous allons vendre des voitures."

Michel Barnier va rencontrer Ursula von der Leyen au sujet de cet accord. "Mais comment ces produits qui vont arriver en France vont-ils s’adapter aux normes françaises et européennes ? On va prendre au Brésil des fermes de 15000 vaches qui ne voient jamais un brin d’herbe…"

Mobiliser les agriculteurs européens

"Nous, jeunes agriculteurs, on veut de l’Europe, souligne Quentin Le Guillous, secrétaire général des Jeunes agriculteurs. On en a besoin car unis, ensemble, nous pourrons faire front face à ces pays qui émergent. Nous en appelons à tous les agriculteurs européens à nous rejoindre pour faire front face au Mercosur. Les Espagnols sont en train de changer, ils se posent des questions. Utilisons les mêmes molécules, les mêmes normes d’élevage. Ayons des règles fiscales identiques, et après nous pourrons faire des accords de libre-échange."

Certains accords peuvent néanmoins être positifs, par exemple avec la Nouvelle-Zélande ou le Canada. "Il existe des accords qui apportent des choses à la France. Nous, aujourd’hui, on ne comprend pas pourquoi tous les écolos ne sont pas vent debout contre le Mercosur. Systématiquement, la monnaie d’échange agricole est facile à taxer. La voiture, il ne faut pas y toucher. Aujourd’hui, 3 à 4 millions de Français travaillent dans l’agro-alimentaire, mais on ne le voit pas."

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