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Vincent Pavan : "L'impudicité est une valeur républicaine"

Par Jean Baptiste Giraud

Vincent Pavan, mathématicien et enseignant-chercheur, était l'invité de "Bercoff dans tous ses états" le 10 mai 2023 sur Sud Radio.

Vincent Pavan
Vincent Pavan, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Le nouveau livre de Vincent Pavan, Tout foutre en l'air : Sade, la sexualité, le transhumanisme et l'international élitaire, paraît aux Éditions Exuvie le 12 juin 2023.

 

Vincent Pavan : "L’État peut intervenir de manière autoritaire sur le corps, s'il le faut"

"La philosophie dans le boudoir du marquis de Sade est le premier texte de la modernité politique. La Révolution invente cette idée que le corps d’un individu appartient à l’État et que l’État va pouvoir intervenir de manière autoritaire sur le corps, s’il le faut. C’est ce qu’on a vu pendant la crise Covid avec ces vaccins obligatoires : votre intimité ne vous appartient plus. Et ce que je lisais dans Sade était ce qu’on retrouvait mot-à-mot dans les faits. Notamment chez Marlène Schiappa et les Femen" a fait savoir Vincent Pavan.

"On veut aller vers le post-humain"

Selon Vincent Pavan, le pouvoir politique s’est fixé le but d’aller vers le post-humain. Pour cela il a besoin de transformer le corps de l’individu coûte que coûte. "Lutter contre le dogmatisme pouvait s’entendre dans le cadre de la philosophie des Lumières : il s’agissait de chasser le clergé du pouvoir pour construire une démocratie. Sauf qu’on a jeté le bébé avec l’eau du bain. Et en même temps on a célébré la désacralisation absolue du corps.

Je crois qu’on assiste à l’avènement assumé de la biopolitique, qui consiste en l’appropriation du corps par l’État. Le corps appartient à l’État, qui peut en faire ce qu’il veut. En particulier pour influer sur l’évolution de l’espèce. Aujourd’hui on a une biopolitique qui est d’inspiration transhumaniste, qui doit faire en sorte que l’homme évolue vers une fusion homme-machine, voire homme-animal. Je rappelle que l’Espagne a dépénalisé la zoophilie, par exemple. On veut aller vers le post-humain. Et si on veut aller vers le post-humain, le corps de l’individu doit se transformer, y compris contre son plein gré. C’est ce qu’on a fait avec les vaccinations obligatoires contre le Covid-19", a déclaré Vincent Pavan.

"L’impudicité est une valeur anti-religieuse"

"On veut vous imposer une sexualité publique. Par exemple via l’éducation sexuelle à l’école. Vous n’avez plus d’intimité, c’est l’appropriation de l’intime de l’autre. En mai 1968, Cohn-Bendit parlait de la sexualisation des enfants. Aujourd’hui c’est assumé, on l’a mis dans les programmes de l’école. On fait porter à l’enfant les désirs de l’adulte, dont l’enfant n’est pas demandeur."

Et que penser de la photo de Marlène Schiappa dans Playboy ? "Elle fait de l’impudicité une valeur républicaine. Quand elle va poser dans Playboy, elle va poser avec des symboles républicains : il y a la cocarde notamment. Chez Sade, l’impudicité, le fait qu’on doit tout montrer, est une impudicité précisément parce qu’elle est une valeur anti-religieuse. La pudeur étant une valeur religieuse et la République se construisant à l’opposé des valeurs religieuses, l’impudicité va devenir une valeur républicaine. C’est ça que va montrer Marlène Schiappa dans Playboy", a répondu Vincent Pavan.

 

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Retrouvez “Le face à face” d'André Bercoff chaque jour à 12h30 dans "André Bercoff dans tous ses états" Sud Radio.

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