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Marc Payet : pendant la crise sanitaire "qu'est-ce qu'il se passait au sein de l'exécutif ?"

Marc Payet, journaliste d'investigation au Parisien, auteur de "Le ministère des bras cassés" aux éditions Albin Michel, était l’invité de “Bercoff dans tous ses états".

sanitaire
Marc Payet, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

"En fait, ce que je voulais faire, c’était m’intéresser à la boîte noire, à la zone d’ombre", explique Marc Payet au sujet de la crise sanitaire. "Il y a quand même des secrets dans cette histoire, il y a des choses qu’on ne sait pas. On sait beaucoup de choses sur les hôpitaux et sur les médecins, cela a été beaucoup traité par mes confrères. Qu'est-ce qui se passait au cœur de l’exécutif ? Qu’est-ce qui se passait au ministère de la Santé ? Qu’est-ce qui se passait au Conseil de défense ? On ne savait pas", juge-t-il.

"C’est ce qui m’a donné envie d’enquêter et d’en savoir plus sur cet aspect des choses. En plus, avec le Conseil de défense sanitaire vous arriviez vite au secret défense. L’exécutif parlait beaucoup pour donner des comptes rendus de l’épidémie. Au niveau sanitaire, on savait tout. Mais en fait, on ne savait rien sur ce qu’il se passait à l’intérieur", explique le journaliste d’investigation. "Je me suis dit, il y a un angle à en tirer".

 

"Je me suis rendu compte qu'on était face à une armée en déroute"

"Pendant 20 ans, j’ai été journaliste-reporter au Parisien, chargé des questions de Santé", raconte Marc Payet au micro de Sud Radio. "J’avais donc les moyens d’aller chercher des sources qui nous disent de l'intérieur ce qu’il se passait. Assez vite, je me suis rendu compte qu’on était face à une armée en déroute. Quand je dis les bras cassés, c’est un peu comme une armée qui n’aurait plus de munitions et qui n’aurait pas de plan de bataille. Et en même temps, on pourrait dire que c’est une armée à qui on a cassé les bras au sens où ils avaient plus non plus de moyens de faire face. Et finalement les moyens étaient assez faibles par rapport à ce que l’on aurait pu imaginer", juge le journaliste.

"Pourquoi les bras cassés ?", demande-t-il. "Parce que pendant la première année, en particulier en 2020, on l’a vu avec la pénurie sur les masques, on l’a vu avec les difficultés sur les tests. Je cite dans mon bouquin par exemple, la maire de Rennes. Elle en a 400.000 dans ses stocks. Elle appelle l’agence régionale de la santé et elle dit : ‘Est-ce que je ne pourrais pas les distribuer ?’ Et on lui dit que non parce que cela serait une inégalité sur le territoire. Là, on est quand même chez les fous".

 

"Le centre de crise sanitaire était en catastrophe totale"

"J’ai le témoignage de médecins qui veulent monter des centres de vaccination et qui doivent remplir des paperasses invraisemblables en un ou deux exemplaires. On leur dit que le frigo fait 2 degrés ou 2,5 degrés, et de vérifier si ce n’est pas quand même 2,8 degrés. Après ils demandent à avoir des approvisionnements en vaccin et on leur dit qu’il n’y en a pas, etc.", explique Marc Payet.

"L’administration n'a pas brillé à certains moments par rapport aux médecins libéraux. On l’a vu aussi avec les problèmes des masques, parce que c’est aussi les médecins qui, en premières lignes, n’avaient pas de masques. Ils demandaient à leur administration de leur en procurer et finalement là, c’était la Bérézina et l’administration ne faisait vraiment pas grand chose. Et en même temps ce qui est compliqué, c’est le mille-feuilles administratif en France qui est dingue. J’ai eu des directeurs d’ARS en off qui expliquaient qu'ils n'arrivaient pas à joindre le centre de crise à Paris, notamment dans le Grand-Est au début", raconte Marc Payet. De l’autre côté, "vous aviez le centre de crise sanitaire qui était en catastrophe totale et qui n’arrivait pas à donner suite".

 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 12h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio.

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