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Jésus, mythe ou homme historique ? Une thèse de Michel Onfray

Par Adélaïde Motte

Jésus, une idée plutôt qu'un homme : André Bercoff en parle sur Sud Radio le 7 décembre.

Jésus
Michel Onfray, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

À quelques semaines de Noël, Michel Onfray vient présenter chez André Bercoff son dernier livre Théorie de Jésus, qui démontre que Jésus n'a jamais existé en temps qu'homme.

"Il n'y a pas eu quelqu'un qui s'appelait Jésus"

La thèse a de quoi surprendre. Jésus n'existe pas, il n'a jamais existé. "Les chrétiens estiment effectivement qu'il y a eu un homme, qu'il a eu un père, une mère, je ne crois rien de tout ça mais ce que je donne, c'est la thèse mythiste." Selon cette thèse, "Jésus n'a jamais existé historiquement", et la Bible est "la biographie d'une idée : un jour, un prophète viendra, il dira ceci, il dira cela, puis certains juifs disent 'il est venu, il a fait ceci, il a fait cela'". "Tout ce qui caractérise Jésus se trouve déjà dans l'Ancien testament", explique Michel Onfray, abondant ainsi dans le sens de tous les chrétiens pour lesquels cette caractérisation prouve que Jésus est bien le fils de Dieu, et non un énième prophète. Pour Michel Onfray toutefois, cela prouve que Jésus n'est qu'une invention. Il cite ainsi la crucifixion, où Jésus, peu avant de mourir, dit en araméen "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?" : "cette phrase se trouve explicitement dans l'un des psaumes 1000 ans avant que Jésus existe. Au moment de mourir, il a une bonne mémoire, il nous récite quelque chose qu'il a appris ?"

"Jésus a été créé par des évangélistes", affirme Michel Onfray, ajoutant que "l'histoire de l'Occident, c'est l'histoire d'habillage de Jésus", "on a rajouté le bœuf, l'âne, toute l'histoire qu'on sait". "Il y a l'histoire de l'art, Jésus qui, s'il avait existé historiquement, aurait été un sémite, on a un Jésus plutôt scandinave, plutôt Aryen que sémite, l'histoire de l'Occident ce n'est jamais qu'un comble des manques qu'il y a" ."C'est une idée que j'ai dans la tête depuis très longtemps", "je me suis dit : il va falloir que je la vérifie sur l'ensemble de sa biographie, j'ai cherché et à chaque fois j'ai trouvé, mon hypothèse est devenue une thèse". "Il n'y a pas un moment où on ne puisse pas aller voir dans l'Ancien testament", "on invente totalement un personnage avec une espèce de feuille de route." Nouvelle preuve selon Michel Onfray : les incohérences entre les Évangiles, que certains considèrent comme des preuves au même titre que les incohérences mineures entre plusieurs témoignages qui s'accordent sur le principal mais n'ont pas retenu les mêmes détails. "J'ai trois évangiles devant le nez, là c'est rempli de contradictions, Jésus n'apparaît pas aux mêmes personnages, on voit bien que c'est une fiction."

"Ce qui m'intéresse c'est la justice, la justesse, la vérité"

Michel Onfray regrette aujourd'hui l'arrivée de la post-vérité : "la post-vérité ça suppose qu'il n'y a pas de vérité, c'est la fin de l'expertise, c'est la possibilité pour chacun d'être un expert", pourtant "à un moment donné, le jour où vous avez besoin de changer une valve cardiaque, vous n'acceptez pas l'ubérisation de la chirurgie, quand vous avez quelqu'un qui se prétend commandant de bord, vous avez le droit de lui demander si vraiment il l'est avant de monter dans l'avion." Pire, à cause de cette post-vérité, les gens s'enferment dans des informations qui, pour leur convenir, peuvent être totalement fausses. "Il y a des gens qui ont un besoin de haine, ce qui m'intéresse c'est la justice, la justesse, la vérité, il y a une hystérie à ne pas vouloir débattre" ."Je n'entends pas l'attaque as hominem, j'ai autre chose à faire que de discuter avec des gens qui m'insultent", ajoute Michel Onfray, "je me défends de ce genre d'attaques au couteau allégoriques."

"Internet est une poubelle remplie d'ordures que les gens se déversent sur la tête chaque matin", regrette Michel Onfray, "c'est devenu tout et n'importe quoi, la haine, le mépris, le refus de débattre, une disparition de la courtoisie." Pourtant, ajoute-t-il, "j'ai envie de débattre, j'ai pas envie de mépriser les gens, discutons des effets du vaccin, discutons-en véritablement", demande-t-il. "Je ne les méprise pas, je ne les attaque pas, je dis juste 'peut-on débattre avec des gens informés' ?'" Pour lui, nous sommes tombés dans un "ensauvagement des cerveaux", "on ne comprend pas le symbole, on ne comprend pas l'humour."

 

 

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Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff du lundi au jeudi  à 13h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio.

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