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Guerre en Ukraine : "Tout le monde cherche à créer les conditions politiques d’une escalade"

Par Jean-Baptiste Giraud

Que doit-on attendre du feu vert de Joe Biden pour que l’armée ukrainienne tire des ATACMS en territoire russe ? André Bercoff en parle sur Sud Radio le jeudi 21 novembre 2024 avec le Général Jean-Bernard Pinatel, vice-président du Think-tank Geopragma et auteur du livre Ukraine : le grand aveuglement Européen ; carnets de deux ans de guerre (Éditions Balland).

Jean-Bernard Pinatel
Jean-Bernard Pinatel, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Le Général Jean-Bernard Pinatel estime que tant les puissances occidentales que l'Ukraine cherchent, c'est une escalade de la guerre sur le plan politique.

Jean-Bernard Pinatel : "L’efficacité militaire, personne ne la cherche"

Quelles sont les raisons derrière cette autorisation accordée par Joe Biden ? "Depuis que Trump a été élu, disant qu’il mettrait fin à cette guerre, tous ceux qui profitent de cette guerre font tout pour la faire escalader. Pas militairement, parce que tout ce qui se passe maintenant n’aura aucun effet sur le terrain. Mais plutôt politiquement, en provoquant Poutine, pour qu’il fasse une action désordonnée. Des missiles intermédiaires, les Ukrainiens en ont déjà tiré beaucoup. Donc, l’efficacité militaire, personne ne la cherche. Tout le monde cherche à créer les conditions politiques d’une escalade. Tout le monde cherche à ce que Poutine frappe une base militaire où seront des instructeurs européens, et qu’il y ait des morts. Et que cela remobilise l’Union européenne, qui est très divisée sur cette guerre", a commenté le Général Jean-Bernard Pinatel.

Poutine peut-il attendre deux mois sans perdre la face ? "Poutine, comme tous les gens formés au KGB, est un monstre au sang-froid. Il a voulu montrer que, si on exagérait, ces missiles balistiques fonctionnaient. Mais tant qu’on reste au niveau conventionnel, ces missiles ont un effet très faible sur le terrain, par rapport à une arme nucléaire. Aujourd’hui, il n’y a pas un think-tank américain qui n’écrit pas que le cessez-le-feu se fera par la perte définitive des quatre régions ukrainiennes annexées par la Russie", a estimé Jean-Bernard Pinatel.

"Même si on voulait, notre industrie d’armement est incapable de produire"

La Russie peut-elle être vaincue militairement ? "Honnêtement, nos leaders européens sont ridicules. On n’a pas les moyens de ça. On n’est pas capables de fournir le quart de l’aide américaine à l’Ukraine. Quand les Américains décideront de fermer les robinets, la guerre s’arrêtera. Parce que, même si on voulait, notre industrie est incapable de produire.

Je vous donne un tout petit chiffre. Quand la guerre a démarré, la France produisait 9.000 obus de 55 par an. C’est un jour de feu de l’Ukraine. Les Américains en produisaient 90.000 par an. Ils vont monter en 2025 à 1,5 million, c’est-à-dire la moitié de ce que produisait la Russie au début de la guerre. Nous, on va monter à 27.000, c’est trois jours de feu de l’Ukraine. Donc, dès le début de cette guerre, il était évident qu’on n’aurait pas les moyens de la soutenir sur le long terme", a fait savoir Jean-Bernard Pinatel.

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 13h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio.

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