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Affaire de la statue de Saint-Michel : "On sombre dans l’iconoclasme", estime François-Henri Briard

L'avocat François-Henri Briard était l'invité de "Bercoff dans tous ses états" le 10 mars 2023 sur Sud Radio.

François-Henri Briard
François-Henri Briard, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Le 9 mars 2023, le Conseil d'État statuait sur l'admissibilité du pourvoi en cassation de la Ville des Sables-d'Olonne dans l'affaire de la statue de l’archange Saint-Michel, place Saint-Michel aux Sables-d’Olonne. Maître François-Henri Briard y représente la Ville des Sables-d’Olonne.

 

François-Henri Briard : "L’iconoclasme a connu son apogée à Mosoul, où Daech ne faisait que détruire les statues."

"Le problème, c’est l’article 28 de la loi de 1905. Il pose le principe selon lequel dans les emplacements publics il ne peut pas y avoir d’emblèmes ou de signes religieux. Il y a évidemment des limites à cette interdiction, c’est la préservation de l’héritage culturel et artistique. Jean-Marc Sauvé, qui était vice-président du Conseil d’État, a déclaré en 2016 dans une conférence que cet article ne s’applique pas à l’héritage culturel issu des religions. La question est de savoir si cette petite statue discrète, qui mesure moins de 2 mètres, dans un quartier modeste des Sables d’Olonne, est un signe religieux. Il se trouve que cette statue est celle de Saint-Michel, qui est plus qu’un personnage religieux. C’est un personnage abrahamique, vénéré par trois religions monothéistes. Au-delà de cela Saint-Michel symbolise dans la civilisation occidentale les forces du bien contre le mal. Cette statue des Sables d’Olonne ne comporte aucun signe religieux", a estimé Maître François-Henri Briard.

 


"Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain : nous avons une identité, nous avons une mémoire, nous avons une histoire. Et il faut absolument la préserver. Sinon on sombre dans ce qu’on appelle l’iconoclasme. L’iconoclasme consiste à détruire ce que les générations précédentes ont créé. L’iconoclasme a connu son apogée à Mosoul, où Daech ne faisait que détruire les statues. On l’a aussi vu en Afghanistan avec la destruction des bouddhas de Bâmiyân. Et, bien sûr, les Révolutionnaires dans notre pays ont causé un préjudice irréparable à notre patrimoine. Il faut donc faire attention", a poursuivi François-Henri Briard.

"Le Conseil d’État considère que les crèches sont possibles si elles se rattachent à des traditions locales"

Cette affaire de la statue de Saint-Michel porte-t-elle sur la même chose que les affaires des crèches de Noël dans les mairies ? "C’est tout à fait proche, c’est la même problématique. Le Conseil d’État considère que les crèches sont possibles si elles se rattachent à des traditions locales. Vous voyez par exemple les santonniers dans le sud de la France ou en Auvergne, c’est une tradition, et donc c’est acceptable", a répondu Maître François-Henri Briard.

 


"Ce qui a accentué la pression aujourd’hui, c’est ce mouvement terrifiant de vouloir faire table rase du passé et reconstruire une identité qui ne correspond pas du tout à notre histoire", a poursuivi François-Henri Briard. Dans toutes ces affaires, ne pense-t-on pas à revisiter le passé avec le regard du présent ? "Je pense que c’est très lié à l’idéologie wokiste, à ce délire absolu qui consiste à vouloir réécrire l’histoire", a répondu François-Henri Briard.


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