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Daniel Herrero : "on est orphelin de Louis Picamoles"

Par Mathilde Régis

La veille du brunch France/Angleterre dans le tournoi des 6 nations 2016, Sud Radio Sports consacrait une émission spéciale pour évoquer toutes les clés du match. Véritable voix du rugby pour Sud Radio, Daniel Herrero répondait aux questions de Judith Soula.

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La veille du brunch France/Angleterre dans le tournoi des 6 nations 2016, Sud Radio Sports consacrait une émission spéciale pour évoquer toutes les clés de ce match capital. Véritable voix du rugby pour Sud Radio, Daniel Herrero répondait aux questions de Judith Soula.Daniel Herrero : Si on parle avec le cœur, on voit la France gagner. Mais objectivement, il y a peu de chances si on analyse rationnellement les choses. Maintenant, il en a malgré tout quelques-unes. Elles sont probablement dans la ressource du combat. Si vraiment les Français prenaient le dessus dans le sens de l'opposition et de toutes les choses de la conquête : touches, mêlées et dans le jeu debout. Si la grosse agressivité défensive est en place et qu'elle met la forteresse aux quatre coins du terrain. Précisons aussi que si sur le plan de la perforation nous avons quelques avancés et que nous prenons l'ascendant sur le jeu physique, il y aurait la possibilité que dans le jeu de France, ça puisse se libérer. Cette hypothèse-là, reconnaissons-le, elle est pour l'instant très hypothétique. Le staff tricolore a très peu modifié son XV de départ, hormis sa troisième ligne avec Loann Goujon associé à Damien Chouly et à Bernard Le Roux, cela va dans cette logique de plus de puissance ? Cette petite modification porte beaucoup de sens, parce qu'on fait rentrer deux troisièmes lignes ailes, joueurs à la fois du combat et du grand mouvement. Ces joueurs qui rentrent sont plutôt dans le secteur de la puissance, ils sont extrêmement gaillards et ont un goût prononcer pour le défi. On les met dans la catégorie des petits ou des sérieux perforants. On a ressenti dans les matchs précédent et notamment pendant le dernier contre l'Écosse, une lacune incontestable dans le secteur de l'affrontement direct.On est orphelin de Louis Picamoles ? C'est sur, Louis Picamoles manque beaucoup. Je n'en vois pas beaucoup d'autres. La semaine avant le match contre le Pays Galles, nous avions eu un très bon Guilhem Guirado qui laissait montrer que le secteur de la perforation pouvait s'améliorer, mais la semaine dernière, c'était peu. Nous avons des joueurs, en l'occurrence Wenceslas Lauret, Damien Chouly ou Yacouba Camara, qui sont des caisses, des gaillards, mais qui sont presque exclusivement bons dans le défensif, peu dans la construction et dans le défi. La semaine dernière contre l'Écosse, nous n'avions pas cité quasiment une seule fois cette troisième ligne dans le secteur offensif, ce qui a ce niveau-là est quasiment une indécence. Là de mettre deux gaillards, c'est une intention forte. Il nous faut des rivaux par rapport à une troisième ligne anglaise qui s'annonce comme le fer de lance de tout le secteur offensif anglais.

"C'est autour de la troisième ligne anglaise que vont se passer l'essentiel des constructions"

Cette troisième ligne anglaise avec Billy Vunipola associé à James Haskell et à Chris Robshaw. Robshaw a été cité comme le meilleur joueur du tournoi jusqu'à présent ?C'est probablement le meilleur troisième ligne aile dans ce tournoi des 6 nations 2016. C'est un robuste, c'était le capitaine de l'équipe d'Angleterre depuis 4 ans jusqu'à la coupe du monde. Les Anglais ne se qualifiant pas pour cette coupe, Robshaw a prit l'offense d'être un leader qui n'a pas emmené ses hommes vers la grande conquête du titre de l'année dernière. Il a été rétrogradé et s'est concentré exclusivement sur son jeu. Il fait un très bon début de tournoi. Mais l'étrange Vunipula, c'est un numéro 8 avec un profil étrange : pas très grand, extrêmement massif avec un tempérament explosif à l'impact. Il gagne des maîtres. Haskell lui a un peu tout : la capacité à avancer et une intelligence relative dans le défi. Cette troisième ligne est quasiment à la base de tous les enchaînements. C'est autour de cette dernière que vont se passer l'essentiel des constructions, notamment dans la zone proche, près des avants. Ce match est le plus important pour qui, la France ou l'Angleterre ? C'est difficile à dire. Il est capital pour l'Angleterre parce qu'un grand chelem est une saveur rare. Depuis 2003, ils ne l'ont pas conquis. Battre les 5 adversaires de ce tournoi, c'est la performance la plus satisfaisante, elle donne un bonheur rare. Gagner le tournoi n'est pas mal, mais pour une équipe d'Europe, le grand Chelem atteste. Pour les Anglais, derrière ce temps faible, cette déception très lourdement commentée lorsqu'ils ne se sont pas qualifiés en coupe du monde, la perspective de gagner les six nations sur un grand chelem est capitale. Pour les Français, une performance victorieuse serait quelque chose qui aurait le goût sucré. Battre l'anglais dans un tournoi, le priver de grand chelem, il y a toutes ses petites auréoles de satisfaction et d'orgueil. Ça attesterait en tout cas d'un bon match. Perdre serait pénible. Perdre lourdement serait une performance qui pourrait nous scarifier un peu l'âme. Il faudrait voir après les douleurs qui pourraient en être les conséquences.Pour réécouter l'émission du 18 mars en intégralité, cliquez ici.

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