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J-C Mailly (FO) : "Hollande doit réorienter sa politique économique"

Par Mathilde Régis

Lundi, le discours sur l'emploi de François Hollande est particulièrement attendu, notamment par le secrétaire général du Syndicat Force ouvrière, invité ce matin de l'émission Territoires d'Infos sur Sud Radio et Public Sénat.


Sans un changement de cap dans la politique économique du gouvernement, François Hollande n'aura pas la chance de se présenter comme le président anti-chômage en 2017 : c'est l'un des constats fait ce matin par Jean-Claude Mailly, en direct sur Sud Radio et Public Sénat.Le secrétaire générale de F.O reste cependant prudent : "on a pas encore tous les éléments de ce qu'il va annoncer. À priori, ce sont des choses intéressantes, mais on inversera réellement la courbe du chômage par une réorientation de la politique économique." Parmi les annonces du président, la formation de 500 000 chômeurs est, selon l'invité, une action qui pourrait autant être un tour de passe-passe qu'avoir un réel impact sur le chômage en France :"Qu'il y ait une formation plus importante des chômeurs, personne n'est contre. Chaque année, il y a déjà 643 000 chômeurs de formés. Ça va dans le bon sens, mais ce n'est pas parce qu'on forme des gens que automatiquement il y a un emploi derrière. Il faut aussi qu'il y ait des créations d'emplois. S'il y a 350 000 chômeurs qui sont formés, ils vont sortir des statistiques officielles du chômage et ça va aussi contribuer à inverser la courbe."Plus tard dans l'interview, le syndicaliste regrette que les aides aux entreprises soient trop complexes, il critique également la manière dont elles sont attribuées : "pour toutes les aides de caractère générales, il est quasi -impossible de mesurer l'effet emploi. Seules les aides ciblées sont à même de mesurer un effet. On est plus dans une logique idéologique qu'économique."

Mieux cibler les aides publiques, soutenir le pouvoir d'achat et l'investissement.

Afin d'inverser la courbe du chômage, Jean-Claude Mailly dégage trois éléments clés : soutenir le pouvoir d'achat et l'investissement des entreprises, mais aussi cibler plus précisément les aides publiques : "là elles sont données un peu à tout le monde dans des conditions pas toujours justifiées." Il faudrait aussi selon lui régler le problème de la demande en France. Pour cela, augmenter le SMIC pourrait "redonner un peu d'espoir."

C'est quoi la gauche ?

À la question de savoir si Manuel Valls ou Emmanuel Macron, plus tournés vers les patrons que vers les syndicats, peuvent être l'avenir de la gauche, Jean-Claude Mailly répond : "Je ne veux pas rentrer dans un débat politique mais la bonne question est : c'est quoi la gauche ? Aujourd'hui, c'est un gouvernement qui suit une ligne économique qui est plutôt libérale, et c'est vrai dans tous les pays européens où il y a des sociaux démocrates au pouvoir. Du côté du patronat, il faut arrêter avec cette logique de dire que si l'on veut demain être plus performant et créer de l'emploi – c'est le discours depuis le père de Monsieur Gattaz - qu'il faut alléger le coût du travail, diminuer les charges, etc.... Mais comment on finance demain les systèmes de protection sociale si on diminue fortement les cotisations patronales et qu'on ne compense pas suffisamment par l'impôt par exemple ? Cette logique libérale a montré qu'elle était inefficace, il faut savoir à un moment tordre les barres."Regardez l'interview de Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force Ouvrière, invité de l'émission Territoires d'Infos sur Sud Radio et Public Sénat.

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