Reportage de Lionel Maillet
Certains sont obligés de travailler bien au-delà des 64 ans que prévoit la réforme. Souvent par nécessité car leur pension ne leur permet pas de s’en sortir. C’est le cas d’une infirmière marseillaise qui a du pousser jusqu’à plus de 70 ans. C’est une femme usée et fatiguée.
"On a donné notre vie au travail pour ne rien avoir"
Les cheveux blancs et les traits tirés, Jocelyne Duval est une jeune retraitée qui est allée bien au delà des 64 ans. "Demain, si je meurs à 72 ans, j'aurais profité 1 an de la retraite, c'est tout !"
Si elle a du joué les prolongations, c’est que sa pension d’infirmière en psychiatrie ne lui suffisait pas. "Quand je suis parti à la retraite du public - vu que les primes ne sont pas prises en compte - je suis parti avec 900 euros de moins. On a donné notre vie au travail pour ne rien avoir".
"Je peux vous assurer que j'ai terminé sur les rotules, fracassée"
En l’occurrence : 1600 euros de retraite. "J'avais des impôts, j'avais tout à plein pot comme les autres. C'est impossible de s'en sortie avec un enfant à charge".
Au final Jocelyne aura cotisé 9 années supplémentaires en faisant notamment des vacations en maison de retraire. "On a plus les ressources que l'on a à 20 ans. Je peux vous assurer que j'ai terminé sur les rotules, fracassée. Je n'attendais que de rentrer chez moi pour me reposer, pour dormir".
"Il faut se battre contre cette réforme des retraites"
C’est justement parce qu’elle a travaille bien plus longtemps que prévue qu’elle va se battre contre cette reforme. "Je suis encore là pour les autres, pour leur avenir, pour l'avenir de ceux qui arrivent derrière nous. Il faut se battre. Et ça, il faut que les jeunes de 20 ans le comprenne. Il ne faut qu'ils laissent faire cette réforme des retraites parce qu'ils vont morfler".
Bientôt dans la rue pour aller manifester, Jocelyne Duval profite quand même d’un repos bien mérité et de ses petits enfants.
Reportage de Lionel Maillet