Robert Pirès : "la faute est celle des joueurs du PSG"

Vous avez suivi hier soir pour Being Sport le match sur la pelouse de Manchester City, vous étiez comme nous, extrêmement déçu. Avec un peu plus recul, quel est votre sentiment sur ce fiasco ? Robert Pirès : Comme beaucoup de gens et comme tous les supporters du PSG, je suis très déçu par le résultat et le fait que Paris soit éliminé. Mais ce qui m'a frappé, c'est le manque de motivation de la part des joueurs. On a l'impression qu'ils n'étaient pas concernés par rapport à l'enjeu d'une place en demi-finale à aller chercher. On peut chercher toutes les excuses, mais pour moi la faute, c'est celle des joueurs.C'est vrai qu'on attendait de l'engagement collectif, mais aussi individuel avec Ibrahimovic et Di Maria et on ne les a pas vu à la hauteur de l'évènement. Mais est-ce que Laurent Blanc ne s'est pas aussi trompé, il y a eu des choix qui finalement n'ont pas fonctionné ?Laurent Blanc a dit hier soir qu'il assumait les responsabilités et certainement de mauvais choix. On pense notamment au cas de Serge Aurier, c'est vrai que c'était un peu trop prématuré de le faire rejouer sur un match comme celui-ci. On a vu qu'il avait souffert au plan physique la semaine dernière au parc des Princes. En face, c'est une équipe anglaise, c'est athlétique et très physique. C'est à mon avis là dessus où le PSG a pêché, ils étaient complètement surpris par ce nouvel aspect. Laurent Blanc a essayé une nouvelle tactique. Il a tenté quelque chose, mais pour moi, la responsabilité reste celle des joueurs. J'ai été joueur professionnel, j'ai eu des entraineurs qui du jour au lendemain avaient une envie de tenter quelque chose, tout simplement parce que le joueur doit être malin, intelligent, et doit s'adapter à tous les systèmes de jeu. D'accord, des choix ne sont peut-être pas judicieux, mais à l'arrivée, pour moi, si les joueurs n'ont pas la motivation, ce n'est quand même pas de la faute de Laurent Blanc.Est-ce que c'est la fin d'une génération comme Ibrahimovic, Motta...?Le président du Psg, Nasser Al-Khelaïfi, a dit que non. Je pense à mon avis qu'aujourd'hui Paris doit changer un petit peu de cap.Il doit renouveler l'effectif et avoir des joueurs capables de gagner cette League des Champions ?Ça reste l'objectif du Psg et celui de Nasser. Maintenant, il y a des joueurs qui sont en fin de contrats comme Maxwell ou Ibrahimovic, et Motta aussi. Ce sont des joueurs qu'il faudra certainement remplacer, et puis surtout prendre une autre direction, peut être avec des joueurs nouveaux et de la fraîcheur, et puis réinvestir dans le PSG.Au-delà de la motivation, qu'est-ce qui manque au PSG pour aller jusqu'au bout en League des Champions ?C'est une question difficile. Généralement, les joueurs qui nous font gagner des compétitions sont ceux qui ont beaucoup de talent. Mais le talent il faut le trouver. Ces joueurs sont déjà souvent dans les grands clubs et valent très très cher. Mais Paris aujourd'hui a les moyens d'acheter, pourquoi pas, un joueur comme Neymar ou est capable de faire venir Cristiano Ronaldo. C'est à Paris de voir un peu dans quelles perspectives ils peuvent se mettre pour la saison prochaine. Il va falloir aller vite parce que l'objectif numéro 1 du club est la Champions League. En tout cas, l'été va à mon avis être mouvementé du côté du Paris Saint-Germain.Pour la fin de la saison, ça risque d'être un peu long. Heureusement, il y a les Coupes. Comment rebondit-on après un tel échec ?Comme vous l'avez dit, heureusement pour le Psg, il reste la Coupe de la Ligue et la Coupe de France. Ce sont des trophées que - normalement - le Paris Saint-Germain va de nouveau mettre dans sa vitrine. Mais c'est un gros échec, quand on sait ce qu'il s'est passé hier soir, généralement on a qu'une envie c'est de partir en vacance et d'oublier tout ça.Tu connais bien la première ligue. On parlait de tirage favorable pour cette double confrontation contre Manchester City. Peut-on se dire finalement que la première ligue est d'un autre niveau que la ligue 1 ?Je vais être honnête, c'est incomparable. Bakary Sagna l'a très bien dit hier soir, en première ligue, vous vous battez tous les week-ends et pas seulement quand vous jouez contre Arsenal ou Chelsea. Aujourd'hui ce qui a été flagrant sur les deux matchs du PSG, c'est que physiquement, ils ont, excusez-moi le terme, explosé. C'était une certaine nouveauté pour eux et ils n'ont pas su rivaliser, surtout au niveau du milieu de terrain.