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Michel Tonini : "on n’est pas supporters d’un plan comptable"

Par Mathilde Régis

Michel Tonini, chef de file des supporters marseillais des Yankees, était l’invité de Sud Radio Sports pour évoquer le classico PSG-OM de ce week-end. Pour lui, l'Olympique de Marseille a perdu de sa grandeur pour devenir "un petit club de milieu de tableau".

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Sud Radio Sports : On sait que Marseille a 32 points de retard sur le PSG... Est-ce qu'on ne sur-vend pas un peu ce classico ? De toute façon, le classico a toujours été sur-vendu. Malgré tout, il y a eu une époque où l'Olympique de Marseille était un vrai club de foot avec des ambitions sportives, des ambitions de gagne. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. L'ambiance au stade est un peu morose en ce moment. Classico ou pas, les supporters ont l'air un peu désabusés. Ça ne leur déplairait pas de rompre un peu cette série de matchs sans défaite du PSG. Pourquoi le PSG ne chuterait-il pas au Vélodrome ? Et pourquoi pas ? On l'espère tous. Mais ce qui nous importe, c'est que l'OM soit conquérant tout le temps. Pas qu'on redevienne une petite équipe avec comme seul objectif dans l'année de battre le Paris Saint-Germain. Ce n'est pas ça, l'Olympique de Marseille. Là aujourd'hui, j'ai l'impression qu'on est devenu comme les autres clubs français, un petit club de milieu de tableau.Une 8e place pour l'OM serait logique et méritée ? Si on est huitième, c'est qu'on est à notre place. Chaque année le Championnat de France est de plus en plus nul. On est en train d'atteindre des sommets de médiocrité. Si on est huitième, c'est parce qu'on le mérite, je ne vois pas d'autres raisons.Marseille n'arrive pas à gagner à domicile depuis trois mois alors que les rencontres à l'extérieur sont bonnes, qu'est ce qui se passe au vélodrome ? Le spectacle à l'extérieur est le même. Le problème à domicile, c'est il faut prendre le jeu à son compte et qu'on en est tout simplement incapable. À l'extérieur, les adversaires jouent contre l’OM donc ils donnent tout, ils font du jeu et ils essayent de gagner. On a de bons résultats parce qu'on ne tient pas le ballon, mais qu’en contre, on a quand même encore deux ou trois bons joueurs devant. Mais dès qu'il s’agit de prendre le jeu à notre compte pour gagner, il n'y a plus personne.Que pensez-vous du retour de Florian Thauvin, sorti au bout de 10 minutes sur carton ? C'est à l'image de la gestion du club. On vend les joueurs, on se les fait re prêter. Les meilleurs joueurs partent, car à la fin il ne rapporte pas d'argent ou alors ils sont vendus pour faire de la plus valu et renflouer les comptes. Nous, ce n'est pas ça qu'on veut. La devise de l'OM, c'est droit au but. On n'est pas supporter d'un plan comptable.Vous avez signé une convention aujourd'hui avec la direction du club, tous les groupes de supporters y ont adhéré, où en est on actuellement ? Il y a eu une énorme pression des pouvoirs publics. De nouvelles lois sont en train d'être votées, il y a un amendement à la loi anti-hooligan. Les politiques mettent la pression, l'Olympique de Marseille subit la pression. Et nous aussi par voie de conséquence. C'est une relation qui est vieille de trente ans, il fallait la contractualiser. Au bout du compte, ça ne changera pas grand-chose. Techniquement, certaines choses changent. Mais pour les membres des supporters, ça ne change rien. Le seul truc qui change c'est que chaque année l'OM s'affaiblit et que petit à petit le stade se vide. Même avec cette saison moyenne, Marseille est dans les clous pour être second, rien n'est perdu encore ? Oui, mais second ou douzième à 40 points du premier à la fin de la saison...Il y a une coupe d'Europe au bout …Oui, mais ces coupes d'Europe sont faites pour être jouées et gagnées. On a joué la coupe d'Europe, on est content. Mais l'ADN des supporters de l'OM c'est d’être dans une compétition pour essayer de la gagner. Il n'y a qu'un seul vainqueur dans une compétition, mais faire partie des prétendants c'est important. Aller faire la ligue des champions juste pour encaisser le chèque des droits télés et être éliminé en poule... Pour quoi faire ? Autant qu'on reste à la maison.Qu'est-ce qui fait que ce week-end Marseille peut battre le PSG ? On va commencer par implorer la bonne mère parce que sans elle je pense qu'on ne peut pas faire grand-chose. Quand on voit la valeur des deux effectifs, à priori... je n'arrive même pas à imaginer qu'on puisse les bousculer. Après c'est du sport, c'est onze joueurs comme d'autres. Mais pour une équipe comme celle-là, il faut être animé d'un état d'esprit olympique, ne douter de rien, être solidaire et avoir envie de mener un combat de 90 minutes sans un instant de relâchement. Est-ce que le club a cet état d'esprit aujourd'hui ? On peut en douter.L'année dernière, il y a eu la folie Bielsa, après son départ en début de saison, Michel a pris les commandes. Deux entraîneurs totalement opposés, qu'est ce que vous pensez de Michel cette saison ? On ne peut pas en penser grand-chose. C'est vrai que le fond de jeu est un peu hasardeux. On peut se demander s'il va réussir à trouver son équipe type d'ici le championnat. Bielsa avait insufflé aux Marseillais cet état d'esprit olympien. Au moins, il a réussi à ré insuffler à notre club de l'ambition. Avec Michel, on est plus dans la pause glamour. Est ce que ça marche avec l'Olympique de Marseille, je ne suis pas sur.

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