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Robins Tchale-Watchou : "Pour l'intérêt supérieur du rugby français"

Par Mathilde Régis

Avant la vingtième journée de Top 14 de ce week-end, tout semble sourire à l'équipe de Montpellier, troisième au classement. Pour parler du club et de son contingent de joueurs sud-africains qui semble faire des jaloux, Robins Tchale-Watchou, 2ème ligne de Montpellier et président du syndicat de joueurs Provale, était l'invité de Sud Radio Sports.

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Sud Radio Sports : Il y a une belle dynamique du côté de Montpellier pour ce Top 14 !Robins Tchale-Watchou : Je ne sais pas si c'est de la chance, mais on va dire que la mayonnaise commence à prendre. On se trouve, on gagne les matchs et on est un peu plus régulier qu'en début de saison. On produit quelque chose de sympa et on prend du plaisir.C'est dû à quoi, je précise que la dernière défaite était à domicile face à la Section. Ça veut dire qu'une bonne claque à la maison ça fait du bien ?Peut être, je dois vous avouer que ça a certainement joué. On a eu les oreilles qui ont sifflé les jours d'après suite au coup de gueule du coach… Je pense que tout le monde est rentré dans les rangs. Mais on a aussi un groupe qui a été renouvelé quasiment de moitié et on a de nouveaux joueurs qui sont venus avec une autre culture du rugby. Il faut qu'on apprenne à jouer ensemble et à se connaître pour construire quelque chose. Ça prend du temps. Contrairement à vous, je ne suis pas encore sur un nuage car jusqu'à preuve du contraire, on a rien gagné. On a juste réussi à produire un jeu avec une certaine régularité sur cinq week-end. Maintenant, est ce qu'on va être capable de tenir ce cap jusqu'en fin de saison et peut-être aller jusqu'à Barcelone, ça reste à voir.On précise le classement, vous êtes aujourd'hui troisième, certes à 6 points de Clermont, le leader, mais à un seul petit point de Toulon, le second. Vous êtes dans de bonnes bases pour être dans les 6 premiers à être en phase finale, mais j'imagine que c'était l'objectif minimum pour cette équipe du MHR cette saison. Mais être dans les deux premiers au classement, synonyme de demi-finale directe, ça serait sympa ?C'est dans les têtes car il y encore trois semaines on n'avait pas la prétention de prendre 15 points en trois journées. C'est arrivé, tant mieux pour nous. On est forcément dans une autre posture par rapport à la suite. On se dit qu'il faut qu'on reste concentré, qu'on y aille avec beaucoup d'humilité parce qu'on sait aussi que les journées se suivent mais ne se ressemblent pas. On se dit qu'il faut prendre les matchs les uns après les autres, mais on a forcément ça en toile de fond. On se dit que c'est possible d'être qualifié d'entrée.

"J'espère que dans un horizon qui n'est pas trop loin, les dirigeants prendront leurs responsabilités et feront ce qu'il faut pour l'ensemble du rugby"

On parle beaucoup du contingent de joueurs sud-africain de Montpellier, ça fait jaser, comment sont vues les critiques de l'intérieur ?Vous posez la question au président du syndicat aux joueurs... Je vais commencer par ce que je suis en tant que joueur. Mon égoïsme personnel fait que je prend du plaisir à jouer avec des joueurs comme ça parce qu'on gagne, qu'on a forcément une équipe qui a une profondeur de banc qu'on ne retrouve pas partout. Ce serait mentir de dire que je ne prend pas de plaisir à jouer et à gagner des matchs avec mes coéquipiers. Force est aussi de constater qu'on a affaire à des joueurs qui, humainement parlant, sont de bons mecs. Maintenant, quand je prend un peu plus de recul, la problématique est tout autre. Quand on a, comme Montpellier ou ailleurs, une équipe qui a forcément un contingent avec des joueurs qui ne sont pas éligibles dans les Coupes de France, on a malheureusement l'effet pervers qu'on a en ce moment : avoir un des meilleurs championnats avec une équipe nationale qui a le plus petit vivier au monde. La contradiction est là. Il faut faire avec. Montpellier fait avec les règles qui sont édictées en ce moment, Montpellier fait comme tout le monde. C'est malheureux, je le déplore aujourd'hui aussi en tant que président de Provale. La problématique est beaucoup plus grande. J'espère que dans un horizon qui n'est pas trop loin, les dirigeants prendront leurs responsabilités et feront ce qu'il faut pour l'ensemble du rugby, pas que pour Montpellier, mais pour toutes les autres équipes qui ont aussi des contingents de joueurs qui viennent d'autre part.Ce qui veut dire que le président de Provale, aujourd'hui, aimerait bien que la règle change ?Mon discours a été très clair à ce sujet. J'ai dit qu'on pense aujourd'hui, comme moi, que l'intérêt du rugby est supérieur aux intérêts personnels, régionaux ou même d'un maillot, donc on a intérêt à donner une place prépondérante aux joueurs qui peuvent jouer en équipe de France. C'est dans l'intérêt de tous, c'est dans l'intérêt du rugby. Il faut qu'on accorde une place prépondérante à tout ces gamins. C'est comme ça, on le fait partout ailleurs, l'exception n'est que française. Maintenant, il faut aussi faire attention de ne pas prendre la dérive de débats nauséabonds, je me bas aussi-là dessus. Coller une étiquette ne résolu pas forcément le problème.

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