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Rémi Lamerat : "Ca va être une belle bataille jusqu'au bout"

Par Mathilde Régis

Le trois-quarts centre international du Castres Olympique, Rémi Lamerat, était l'invité de Sud Radio Sports. Au programme de l'entretien, la bataille pour le Top 6 et son départ pour Clermont à la saison prochaine.

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Le trois-quarts centre international du Castres Olympique, Rémi Lamerat, était l'invité de Sud Radio Sports. Au programme de l'entretien, la bataille pour le Top 6 et son départ pour Clermont à la saison prochaine. Judith Soula : Vous venez de vous imposer face à Grenoble, comment avez-vous préparé cette rencontre capitale dans la course au Top 6 ? Rémi Lamerat : Après notre victoire à domicile contre Toulouse la semaine passée, Grenoble nous talonnait dans cette course en phase finale. On se devait de prendre des points un jour ou l'autre à l'extérieur. Plus la saison avance, moins on a de possibilités. On avait assez ciblé cette sortie à Grenoble. C'est une équipe qui maîtrise très bien son rugby, mais qui a quand même pas mal de défaillance en terme de défense. On a voulu s'appuyer là dessus pour jouer la carte à fond, ça nous a réussi et ça nous permet de rester en course pour les places qualificatives. Il y avait un petit sentiment de revanche, car ils étaient venus s'imposer dans le Tarn ? Même si j'ai lu plusieurs fois que le manager ne voulait pas parler de revanche, on était quand même un peu touché de ce qu'il s'était passé au match aller. Ils n'avaient pas volé leur victoire, ils nous avaient vraiment écrasés et c'est vrai qu'on a redressé la barre pour remettre les comptes à zéro. Vous avez un peu tout connu : champion, finaliste, un maintien limite... L'État d'esprit, c'est votre force au Castres Olympique ? Le fait d'être dans une petite ville et dans un club peut-être moins exposé nous permet d'avoir un état d'esprit assez sympa au niveau humain. Parfois, c'est le jeu qui fait la différence, mais dans d’autres cas, l'état d'esprit la fait aussi. C'est ce qui nous a par exemple permis de gagner au Racing. Comment vous expliquez que le Castres Olympique ne soit pas dans la lumière alors que vous avez quand même été deux fois champion de France ? Pas mal de gens s'y intéressent au niveau local. Ce n'est pas de la jalousie, car ils ont de loin mérité leur statut, mais on est à côté d'un club comme le stade toulousain qui est un peu le phare rugbystique de la région. C'est vrai qu'à côté, on fait figure de petit, même si c'est un club bien structuré et qui a un partenaire économique qui sera toujours derrière. Je pense que le rapprochement géographique avec le stade toulousain fait qu'on sera toujours dans l'ombre de ce grand club.

"Aujourd'hui Benjamin Urdapilleta est la plaque tournante de cette équipe"

Le mot humilité revient souvent, c'est comme ça que tu définirais le club de Castres aujourd'hui ? C'est un club qui dégage cette valeur-là à travers les gens qui y travaillent, notamment dans l'administratif. Le président, Pierre-Yves Revol, est dans le milieu du rugby depuis énormément de temps maintenant, mais je pense qu'on ne l'entend vraiment pas beaucoup par rapport à d'autres. On travaille un peu dans l'ombre. C'est la façon de fonctionner au club, malgré le changement de staff et de joueurs ces dernières années, ces valeurs restent. J'espère d’ailleurs qu'elles resteront longtemps.Le petit bémol c'est les pénalités, 17 pénalités concédées. On dit que normalement à plus de 12 on ne peut pas gagner un match, vous l'avez gagné face à Grenoble, mais il va falloir être plus discipliné pour la suite ? Ça a été un gros point noir pendant un bloc, notamment à domicile, où on ne gagnait pas nos matchs sereinement. Ça avait été un petit peu redressé sur plusieurs déplacements. On s'en sort bien cette fois-ci, mais 17 pénalités ça fait beaucoup et connaissant le staff et Christophe, ils vont en parler pas mal pour la réception de Pau.Benjamin Urdapilleta, votre numéro 10 a bien trouvé ses marques. Vous l'avez mis en confiance ? Il arrivait un peu avec l'étiquette du joueur clé de leur système puisqu'il avait évolué avec Oyonnax. Ce poste stratégique de numéro 10 est très important dans notre système. Aujourd'hui, Benjamin est la plaque tournante de cette équipe, c'est lui gère les annonces, nos temps faibles et nos temps forts. Et cela parce qu'il connait à la perfection le système prôné par Christophe Urios. C'est quoi sa patte, son style, à votre directeur sportif, Christophe Urios ? On parlait d'humilité, il insiste beaucoup sur les valeurs humaines de partage et de solidarité. Christophe est arrivé avec un projet ambitieux puisqu'il est là pour quatre ans, il sait où il veut aller. C'est un rugby assez dur, on essaye d’être une équipe difficile à jouer et à battre, mais tout en essayant d'exploiter les qualités de rugbyman qu'on peut avoir dans l'équipe, je pense notamment à nos flèches qui arrivent à aller derrière la ligne avec brio.Il redonne confiance aux joueurs ? Le côté gourou lui va assez bien parce qu'il est vraiment porteur d'un projet et de valeurs fortes qu'il arrive à transmettre. C'est un vrai meneur d'hommes.

"Même les équipes du ventre mou ne lâcheront rien jusqu'à la fin"

Vous allez recevoir trois clubs qui sont dans le ventre mou du championnat : Pau, La Rochelle et le Stade français. Vous vous déplacez à Toulon et à Oyonnax. Vous diriez que vous avez un calendrier plutôt favorable ? Les gens le disent, mais on sait que chaque match est totalement différent, surtout dans ce championnat de fou où tout le monde peut battre tout le monde chez lui. Je ne m'avancerai pas trop, je dirai que le calendrier est un peu plus favorable que les autres, mais même si ce sont des équipes du ventre mou, ils ne lâcheront rien jusqu'à la fin donc il faudra tenir bon jusqu'au bout. Le prochain match est face à la section paloise qui a quasi assuré son maintien. C'est un match à votre portée ? On va essayer de continuer à être bien en terme d'état d'esprit et d'avoir un peu plus de contenu à domicile. C'est une équipe un peu comme Grenoble qui a un jeu offensif vraiment attrayant, ça ne marche pas à tous les coups, mais c'est leur première année en Top 14 depuis 9 ans. Je pense qu'ils ont bien géré ce virage avec un jeu assez ambitieux et l'efficacité quand même d'avoir assez de points pour se maintenir. C'est une équipe encore en construction en Top 14 dont il faut se méfier, car ils ont de très bons joueurs et je pense, un très bon projet de jeu. Bordeaux est votre principal rival à la course à la qualification ? C'est une très belle équipe, mais qui a du mal à négocier avec le Top 6. Ils font des départs souvent canon à la période de Noël, mais à la reprise ils ont eu deux réceptions soldées par une défaite. On ne va pas parler trop vite, car je pense qu'ils sont armés au niveau de l'effectif pour se relever. Ça va être une belle bataille jusqu'au bout avec eux, mais aussi avec le stade toulousain, car on se talonne un peu tous les trois.

"Le club de Clermont m'a toujours fait rêver"

Après 5 ans au Castres Olympique, tu vas partir pour Clermont à la saison prochaine, pourquoi ce club ? C'est un club qui m'a toujours fait rêver. Aujourd'hui, j'arrivais à un stade de ma carrière où à 26 ans j'avais le choix de continuer au CO ou de rejoindre une grosse écurie. Même si je me sens très bien à Castres et même si ça a été très difficile de quitter ce club, je pense que le fait de partir à Clermont va me donner un petit coup de pied aux fesses pour la suite et surtout, chose que j'espère par-dessus tout, la possibilité gagner des titres pour essayer d'en avoir le plus possible. À Castres, le fait que les staffs se soient enchainés nous a tous un peu obligés à nous remettre en question. Franchir un autre palier en partant à Clermont, ça ne peut me faire que du bien en terme d'envie. Tu as envie de retrouver la grande coupe d'Europe ? Ça fait partie de ma réflexion. Aujourd'hui, Castres est un club ambitieux, mais la coupe d'Europe ne fait pas partie des priorités. À Clermont non plus, car je pense qu'ils ont autant envie de remporter le championnat que cette coupe d'Europe. Mais le fait de jouer des matchs comme ça me permettra, je l'espère, de continuer ma progression.

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