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Laurent Arbo : "les valeurs du rugby ne sont plus les mêmes"

Par Mathilde Régis

Focus sur Montpellier et son match de demi-finale contre Toulon ce week-end dans Sud Radio Sports. Laurent Arbo, ailier de Montpellier entre 2003 et 2007, revient sur l'évolution du club et du rugby en général.

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Judith Soula : Tu as évolué quatre ans à Montpellier, on rappelle d'ailleurs que tu es le recordman du plus grand nombre d'essais marqués en Top 14. Quel regard portes-tu sur l'évolution de Montpellier ? Laurent Arbo : Je pense qu'il a suivi l'évolution du rugby en général. Sur les dix dernières années, le rugby a quand même beaucoup évolué. Si on regarde les clubs, que ce soit Montpellier, Paris, le Métro ou Toulon, en 10 ans, c'est une évolution énorme. Le club a suivi cette évolution-là. Après, il y a peut-être un revers un peu différent en prenant un entraîneur étranger qui fait confiance aux joueurs qu'il connait et qui monte son équipe. Quelque part, c'est normal ce qu'il fait, en plus il réussit, alors pourquoi ne le ferai-t-il pas ?Tu parles d'évolution. Est-ce que c'est synonyme de perte d'identité aujourd'hui dans le rugby moderne ? Je crois quand même, il ne faut pas se leurrer. Aujourd'hui, les valeurs ne sont plus les mêmes, on a changé, le professionnalisme a fait qu'aujourd'hui il y a de plus en plus d'argents. Ces valeurs qu'on pouvait noter avant de camaraderie et tout ce qui tourne autour de ça, on les voit de moins en moins. Mais c'est l’évolution qu'on a voulue. On a voulu le professionnalisme, et derrière cela engendre cela. Le foot y est passé, on est en train d'y passer aussi. Après, je crois qu'il ne faut presque pas s'offusquer de cela, c'est la suite logique du rugby. Ça nous plait ou ça ne nous plait pas, en tout cas, on est en plein dedans. Mais c'est sur qu'en terme de valeur, le rugby d'il y a vingt ans était totalement différent. Est-ce qu'on ne peut pas regretter, au coup d'envoi du dernier barrage, que Montpellier aligne seulement trois joueurs français titulaires ?Bien sûr qu'il faut s'en inquiéter, pour le rugby français en général et pour l'équipe de France. En 2011, j'étais à la coupe du monde, je vois un peu les effets qu'il y eut en cinq ou six ans dans les clubs et au niveau du nombre de joueurs français qui jouent, aussi dans des postes stratégiques. Si à un moment donné on ne fait rien, au Japon, je ne sais pas ce qu'on va faire sur la Coupe du Monde, mais ça va être très compliqué. Est-ce que tu vois Montpellier battre Toulon samedi soir ?Ça va être un match âpre, mais je vais revenir sur les propos de Marc Lièvremont : j'espère qu'on va voir autre chose que ce qu'on a pu voir. Je l'ai vu de près à Montpellier sur les quarts de finale, j'espère qu’à un moment donné le jeu va un peu se délier et qu'on va essayer un peu d'aérer tout ça, parce que ça devient dur.

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