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Julien Candelon : "on pourrait remplir un A80 de postulants pour Rio"

Par Mathilde Régis

Suite à l'afflux massif de postulants de rugby à quinze pour participer aux Jeux Olympiques de Rio qui se jouent à sept, Julien Candelon, cadre de l'équipe de France de 7, était l'invité de Sud Radio Sports.

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Sud Radio Sports : Tu dois être content, le rugby à 7 fait le buzz aujourd'hui. Ça doit t'amuser de voir tous ces noms de joueurs de rugby à quinze qui postulent pour être du voyage olympique à Rio ? Julien Candelon : Oui et non. Je trouve que c'est dans l'intérêt du rugby a 7 qu'on porte de l'attention à sa discipline, car elle le mérite et en mériterait peut-être plus. Mais voir tous ces postulants, c'est une demi-surprise. Je crois qu'aujourd'hui pour partir à Rio, on pourrait remplir un A80 de postulants.Tu es inquiet peut-être de voir ces postulants qui sont aussi des concurrents ? Pas inquiet, car à partir du moment où l'on connait les exigences de la discipline, je sais très bien qu'il n'y a aucun joueur français du Top 14 qui est capable à mon sens d'arriver le 25 juillet en disant qu'il va faire les Jeux Olympiques. Le sept n'est pas une discipline qui s'apprend en cinq minutes autour d'une table. Je ne suis pas inquiet par la concurrence. Par contre, il est évident que si dans nos performances on n’a pas un comportement approprié, on peut se mettre en danger pour aller aux Jeux, mais ça ne tient qu'à nous.C'est la fédération qui démarche les joueurs ou ce sont eux qui postulent ? C'est à cause des mauvais résultats que vous avez eux ces dernières semaines, on trouve des solutions de dernières minutes ? Je crois vraiment que ce n'est pas une tractation de la fédération, car là-bas tout le monde est conscient que le rugby à sept ne s'apprend pas en dix leçons. Je crois que l'information vient plus des joueurs. Après, il y a aussi des joueurs qui nous ont accompagnés sur le Championnat d'Europe et qui ont participé à notre qualification. Pour ceux-là, la fédération a dit qu'elle leur donnerait leur chance sur le circuit mondial pour évoluer au plus haut niveau. La dernière tournée n'a pas été bonne, ce n’est une surprise pour personne. On a eu une équipe très mixée par rapport à la tournée d'avant. La tournée d'avant, il n'y avait pas un joueur du Top 14, on a fini troisième et tout le monde était content.La question est surtout de savoir si aujourd'hui l'équipe de France de rugby à sept a besoin de plus de joueurs pour préparer les Jeux olympiques Il s'agit d'abord de savoir si de notre côté on a tout le monde de apte et de savoir ensuite qui est prêt à dire à son club : « laissez-moi tranquille jusqu'à la fin de la saison, je veux préparer les Jeux avec l'équipe de France de VII. C'est ce que Sonny Bill Williams a fait, il a fait une croix sur le XV cette année pour ne faire que du sept. Aujourd'hui, je n'ai pas lu d'articles sur les joueurs qui étaient prêts à faire une croix sur le quinze. Le cas particulier des spécialistes du 7 c'est d'être licencié et donc employé par la fédération française de rugby. Dans le rugby à quinze, ils sont sous licence avec leur club...On a un contrat pro de sportif de haut niveau comme les joueurs pourraient en avoir dans leurs clubs, mais oui, on est rattaché à la fédération. Ceux qui viendrait avec nous seront convoqués sous forme de sélection en équipe de France, comme c'est le cas dans le XV. Mais il faut l'aval de leur club, et c'est ce qu'il se passe en ce moment. On a un manager et des entraîneurs qui sont en lien avec des clubs pour faire un peu l'état des lieux du rugby français. Le rugby à sept ne va pas s'arrêter aux prochains Jeux olympiques. C'est un projet qui a débuté il y a cinq ans. Pour l'anecdote, quand je me suis engagé, tout le monde m'a dit que j'étais fou et que j'allais dans un truc ou j'allais rentrer dans l'anonymat. C'est la discipline dont tout le monde se fout d’habitude.Ça t'agace un peu quand même cet afflux de quinzistes ? Parce qu'ils sentent que le gâteau arrive et ils viennent prendre la meilleure part ? Ce n'est pas que ça m'agace, mais je crois qu'on n’a pas vraiment conscience de ce qu'est le rugby à sept. Aujourd'hui, il y a trop de gens qui pensent que sous prétexte qu'on est un bon très joueur de rugby, on peut arriver sur un terrain de sept et être un bon joueur. Sauf que ce n'est pas si simple. Je prends l'exemple d'un joueur néo-zélandais deux fois champion du monde à quinze qui était perdu sur le terrain lors du premier tournoi. Il commence difficilement à trouver ses marques sur le deuxième alors que ça fait quatre ou cinq mois qu'il ne joue que du sept. Ce qui m'agace n'est pas le fait que beaucoup de gens s'intéressent au sept et veuillent nous rejoindre. Mais j'ai envie que les gens comprennent que le rugby à sept est une discipline à part, même s'il y a des points communs avec le rugby à XV. On peut être un très bon joueur de XV, mais avoir un temps d'adaptation plus long pour s'adapter à la discipline du sept. Il y a des passerelles, on a vu Virimi Vakatawa qui joue aujourd'hui avec le XV de France, est ce qu'il reviendra avec vous pour les Jeux ? Bien sûr qu'il reviendra. Aujourd'hui Virimi est a disposition du XV de France car c'est un joueur hors norme et que l'équipe de France aurait tort de s'en priver. Mais il reste des jeux comme nous. Je pense que c'est plus facile de passer du sept au quinze que l'inverse. Pour certains joueurs de sept, on sait qu'ils vont tout casser en basculant à quinze.

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