La dérogation préfectorale accordée au Puy du Fou, samedi 15 août, permettant au parc de recevoir jusqu'à 9.000 personnes pour son spectacle nocturne, a soulevé une vague d'indignation dans le monde de la culture, soupçonnant un favoritisme de la part du pouvoir. Pour Yves Bommenel, c'est l'occasion surtout d'alerter sur les graves difficultés que traverse le monde de la culture.
"Deux poids deux mesures"
"On laisse les personnes responsables prendre leurs responsabilités", assure le président du syndicat des musiques actuelles, qui voit dans la décision du préfet de la Vendée "un deux poids deux mesures". "À l'heure où toute la profession du spectacle est à l'arrêt, où l'on joue notre survie économique, où l'on est à l'arrêt, il y en a d'autres qui continuent", souligne-t-il.
Yves Bommenel tire la sonnette d'alarme et fait part de la détresse de tout un secteur "qui pourrait s'arrêter s'il n'y a pas de visibilité". "C'est pas la peine de tirer sur l'ambulance", nuance-t-il, ne voulant pas tomber dans "la polémique stérile". "Ce qu'on veut, c'est s'asseoir à une table et avoir enfin de la visibilité", demande le syndicaliste.
Un secteur en plein brouillard
Le président du syndicat des musiques actuelles reconnaît "une importance économique cruciale" pour la Vendée et les Vendéens, attachés à leur parc. "C'est vrai pour tout le monde du spectacle vivant et pour tous les territoires", ajoute-t-il. "Dans les festivals qui n'ont pas lieu cet été et qui peut-être vont s'arrêter, les territoires sont impactés au-delà du fait d'avoir des personnes sur scène ou de la jauge du public", estime Yves Bommenel.
"L'ensemble de la profession a fait un protocole de reprise de l'activité", rappelle-t-il. Déposé en juillet dernier auprès du ministère de la Culture, il attend toujours une réponse. "On ne sait pas où on est, nous sommes des acteurs économiques qui avons besoin de visibilité pour pouvoir s'organiser", déplore Yves Bommenel. "On joue notre survie et on est finalement dans le brouillard", regrette le représentant du secteur. "Si on doit nous dire qu'on ne reprend pas avant 2021, qu'on ait le courage de nous le dire", lance-t-il auprès des autorités, notant être "le dernier secteur à ne pas avoir repris".
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