Une solution rassurante pour Jacky Raimbault, français directeur d’une entreprise spécialisée dans la fabrication de pièces automobiles à Wuhan. Deux semaines de quarantaine, c'est"quelque-chose d'assez lourd, mais c'est - entre guillemets - le ticket pour rentrer en France".
Lui ne rentrera pas, mais la solution lui parait acceptable:
"Une quarantaine en France sera plus facile à supporter, que ce qui nous avait été proposé au tout début: une quarantaine ici en Chine, avant de partir".
Livraisons de pièce: "Les gens vont croire qu'on leur envoi le virus"
Son usine est fermée pour plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Lui ne souhaite pas rentrer car il va devoir gérer la crise économique:
"Cela va avoir des conséquences sur la livraison de matériel à nos clients locaux ici en Chine, et comme on travaille beaucoup dans l'industrie automobile à flux tendus, cela va avoir des conséquences pour les constructeurs automobiles, qui vont probablement être obligés d'arrêter leurs chaines de production. Avec peut-être des pénalités de retard, et puis on s'attend à des réticences: Wuhan, c'est la ville pestiférée en Chine. Donc, quand on va envoyer des matériels un peu partout en Chine, venant de Wuhan, les gens vont croire qu'on leur envoi en même temps le virus. J'ose imaginer que ça va être compliqué dans les jours à venir !"
L'industrie du voyage prend des mesures face au Coronavirus: si les tour-opérateurs français suspendent les voyages organisés vers la Chine, la Chine se barricade elle aussi pour empêcher toute nouvelle propagation à l'étranger.
Manque à gagner pour le secteur du tourisme
Depuis hier, les agences de voyage chinoises ne peuvent plus vendre de réservations d'hôtels, ni de voyages à des groupes… Les groupes qui représentent les trois quarts des voyageurs chinois en France…
Cette décision va avoir de lourdes conséquences pour les professionnels du tourisme: Patrick Viceriat est président de l'Association Française des Experts en Tourisme: "Le marché chinois est un marché considérable pour les professionnels du tourisme. A peu près 2 millions et demi de voyageurs, 400-500.000 par mois. C'est un marché très rémunérateur, avec un ticket moyen de 4000 euros, et surtout les Chinois dépensent en moyenne 1400 euros dans des vêtements ou sacs. Il y a un enjeu important, c'est un mauvais coup pour les professionnels du tourisme".
En France, ruée sur les masques
L’angoisse est montée d’un cran après l’identification de trois cas de coronavirus sur des voyageurs récemment rentrés de Chine. Une inquiétude de la contamination particulièrement palpable dans les pharmacies, où les clients se sont pressés pour acheter des masques FFP2, qui permettent de faire barrière aux maladies.
Ruée sur les masques - Reportage dans le quartier des grands magasins à Paris, très fréquenté par les touristes Chinois.
Rupture de stock dans cette pharmacie qui fait face au magasin favoris des client chinois. Les masques ont été pris d'assaut par ces touristes asiatiques mais pas seulement, les employés des grands magasins s'inquiètent aussi d'une possible contamination: "ça part très rapidement. Au début surtout les touristes chinois, maintenant tout le monde d'équipe !". Des masques, mais aussi des gels hydroalcooliques.
Acheter des masques en France pour les envoyer en Chine
Un peu plus loin dans une autre pharmacie, Raouda fait le même constat: "on a reçu des masques ce matin. En deux heures, on n'en avait plus du tout ! Les gens paniquent, les laboratoires n'arrivent plus à suivre". Une panique qui pousse même certains à acheter des thermomètres. Thaine est chinoise, elle cherche aussi un masque car son retour en chine est prévu demain, et elle s'inquiète. "Plus personne n'en a. Beaucoup de Chinois expatriés ici en ont acheté plein pour les envoyer à Wuhan, car ils sont en rupture de stock en Chine aussi, et les médecins et infirmières en ont vraiment besoin". En attendant, les pharmaciens rappellent les précautions à prendre: se laver les mains et utiliser du gel hydroalcoolique en sortant des transports... Les fournisseurs ont promis de livrer des masques dans le courant de la semaine prochaine. Pour rappel, en cas de toux et de fièvre, si vous n'avez pas voyagé en Chine, vous devez rester chez vous et appeler le 115. Il ne s'agit peut-être que d’une grippe.