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Vers une loi anti-squat ? Les associations de droit au logement inquiètes pour les plus démunis

Une proposition de loi anti-squat est débattue ce lundi à l'Assemblée. Elle pourrait permettre une meilleure protection des propriétaires. Mais inquiète les associations de droit au logement. Reportage.

La protection du droit à la propriété privée, face à la question du mal logement : C’est sur ce débat de société qu’on se penche à présent, puisqu’une proposition de loi anti-squat est examinée ce lundi à l’Assemblée nationale.

Son objectif : protéger plus efficacement les propriétaires de logement contre les squats et les loyers impayés. Le texte, portée par la majorité présidentielle et le député Renaissance Guillaume Kasbarian, propose de tripler les sanctions encourues par les squatteurs,

Ils risqueraient désormais jusqu’à trois ans de prison et 45.000 euros d’amende. Mais cette proposition suscite l’inquiétude des associations de défense des mal-logés. Ils manifestaient hier après-midi, à Paris.

"L’abbé Pierre il se retourne dans sa tombe quoi !"

"Se loger n’est pas un crime" : C’est le slogan écrit sur une banderole jaune vif que l’on voyait de loin ce dimanche à Châtelet, à Paris. Ils étaient une centaine, réunis pour s’opposer à ce texte. Pour Etienne Recht, de l’association Droit au logement, un tel durcissement est alarmant. "Criminaliser les victimes, c’est l’esprit même de la loi. On va les présenter comme des délinquants. Des femmes seules avec enfants, qui se retrouvent au bout du rouleau, et qui ratent deux trois mois de loyers… ça  ce sont des criminels ? Parce que pour te mettre à l’abri, t’as ouvert un bâtiment pour te mettre au chaud. Mais c’est la honte en fait ! Sincèrement, pour moi c’est la honte. L’abbé Pierre il se retourne dans sa tombe quoi !"

"Cette loi anti-squat, c’est un signal fort donné pour la protection du domicile de nos concitoyens"

Jean-Marc Torrollion, président de la FNAIM, représentant les professionnels de l’immobilier, salue au contraire ce rééquilibrage. "Les peines encourues sont identiques des deux côtés, alors qu’en réalité, elles étaient beaucoup plus légères du côté des squatteurs, que du côté des propriétaires, ce qui était incompréhensible. Donc assimiler le squat à un vol ça me semble tout à fait normal. La 2ème chose que je dis c’est que c’est aussi un signal fort quand même qui est donné pour la protection du domicile de nos concitoyens et je pense qu’il y en avait besoin".

L’association Droit au logement avait prévu d’installer un campement, derrière l’Assemblée nationale, mais il a été interdit par le préfet de Police. Le ministère du Logement se dit très vigilant à maintenir un équilibre entre protection des bailleurs et des plus fragiles. Le texte pourrait donc encore évoluer.

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