Reportage à Mazamet de Christine Bouillot
Pour Dean Van Der Westhuizen, le temps presse. Le sursis accordé par la prefecture du Tarn expire dans un mois. Difficile à vivre pour le jeune troisième ligne originaire de Prétoria, "c'est compliqué". Sa situation est tout simplement ubuesque: parfaitement en règle sur le sol français, Dean ne peut refaire son visa de travail. Comment retourner chez lui en Afrique du Sud en pleine pandémie, explique sa compagne Auréliane:
"C'est quand-même très compliqué de demander à quelqu'un de rentrer chez lui avec des frontières qui sont fermées. Est-ce qu'il pourra revenir ensuite en France, et dans combien de temps? J'ai écrit une lettre ouverte au président où j'explique toute l'histoire de Dean. Il aimerait rendre à la France ce que la France lui donne tous les jours. Donc j'attends que ça bouge, j'attend des réponses et vite, ça serait pas mal..." - Auréliane, sa compagne
Même incompréhension pour les dirigeants du club comme Daniel Rounannet, le président du Club de rugby de Mazamet:
"On peut comprendre un gouvernement qui émet des règles, mais dans cette situation avec la covid, on peut comprendre que quelqu'un ne puisse pas revenir là bas pour repartir etc. De mettre un peu d'huile dans les rouages serait la bonne solution. Dire: attendons au moins un an, et on voit comment ça se passe..." - Daniel Rounnet le président du club de Mazamet
Le monde du rugby solidaire: une pétition a été lancée pour demander à la préfecture du Tarn de ne pas expulser le joueur.
"Résumons les choses: il est arrivé en France avec un visa, il n'a pas pu le renouveler avec des causes de covid et pourquoi on remet pas? Il est en CDI chez moi, tout se passe bien. Pourquoi ne pas bloquer et dire: attendons la fin de la pandémie, que tout redevienne à peu près normal, pour régulariser cette situation. Pourquoi le faire partir pour le faire revenir, y'a pas d'explication à dedans, c'est ubuesque" - Daniel Rounnet le président du club de Mazamet