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Ubérisation du trafic de stupéfiants - "Se faire livrer du cannabis, c'est un peu comme aller sur UberEats maintenant"

Par La rédaction avec Clément Bargain

Le ministre de l'Intérieur se lance dans une nouvelle forme de lutte contre le trafic de drogue en créant l'Ofast. Pour cause, si 2019 fut un record en terme de saisie de drogue, les trafiquants ont trouvé un moyen d'échapper à la surveillance policière : les réseaux sociaux.

L'application Snapchat, comme la messagerie cryptée Telegram, deviennent les "nouveaux UberEats" du cannabis. (Photo by Robyn BECK / AFP)

Un reportage de Clément Bargain pour Sud Radio

 

Christophe Castaner a officiellement installé l'Ofast - l'Office anti-stupéfiants - qui va coordonner la lutte contre le trafic de drogue. 150 enquêteurs, policiers, gendarmes, douaniers, ainsi que des magistrats seront déployés dans 16 antennes sur le territoire. Le ministre de l’Intérieur veut mener le combat. 70% des activités criminelles sont liées au trafic de stupéfiants, lequel génère plus de 3 millions d'euros de chiffre d'affaires. L’Ofast s’adapte notamment aux nouvelles formes de trafic, comme l’ubérisation du marché de la drogue. Car aujourd’hui, on peut se faire livrer du cannabis ou de la cocaïne comme on se fait livrer une pizza...

Louis, par exemple, consomme régulièrement du cannabis "pendant sa coupure et souvent tous les soirs généralement".

"C'est un peu comme UberEats en vrai : il y a des livreurs qui t'envoient un message quand ils sont en bas de chez toi, tu ne connais pas la personne donc il n'y a pas d'échanges" témoigne Louis, consommateur quasi-quotidien de cannabis.

Du cannabis qu’il se procure en quelques clics sur les réseaux sociaux. Plus besoin de se rendre dans les cités. Désormais, les dealers livrent à domicile, proposent des programmes de fidélité… C’est la solution de facilité pour Enzo...

Enzo corrobore les propos précédents, en évoquant nommément le réseau social vecteur de ce trafic : Snapchat. "Avec notre génération tout a évolué. Là, de chez moi, sur mon portable, ils te laissent leur numéro sur  Snapchat. c'est plus comme à l'ancienne où il fallait aller dans le ghetto, dans le sport. Maintenant, tu te fais livrer devant ta porte". 

 

Mission quasi-impossible pour la police

Cette ubérisation du trafic de stupéfiants complique le travail de la police. Aujourd’hui, on peut se faire livrer du cannabis ou de la cocaïne comme on se fait livrer une pizza. Davido Reverdy du syndicat Alliance Police déplore ces nouvelles méthodes des dealers qui rendent le travail de démantelement encore plus compliqué qu'il ne l'était auparavant.

"Tout est dématérialisé. Généralement, ce sont les mêmes qui dealaient au pied des tours dans les cités. Seulement ils se sont juste réorganisés, ils ont adaptés leur moyen de transport, leur manière de vendre. Cette nouvelle forme de commerce 2.0 leur permet de passer entre les mailles de la police, dans un premier du temps du moins. Car c'est très compliqué poyur nous d'aller appréhender ces trafiquants d'Internet." détaille D.Reverdy, policier et syndicaliste Alliance Police.

Malgré tout, les saisies de drogues n’ont jamais été aussi importantes. En 2019, plus de 95 tonnes de cannabis et 14 tonnes de cocaïne ont été saisies.

 

 

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