Thierry Lardenois était l’invité d’André Bercoff le 2 juin 2020 sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".
"J’ai sollicité le ministère à quatre reprises, on n’a pas eu de réponse du tout"
"À la CARMF, nous recensons les médecins ayant contracté le Covid-19. Nous avons indemnisé 6.000 médecins, en sachant qu’on a aussi indemnisé des sujets à risque. On peut néanmoins dire avec certitude que sur ces 6.000, une bonne moitié a fait un corona. On déplore par ailleurs 44 morts parmi les médecins (dont 20 médecins retraités, qui travaillaient dans la réserve sanitaire et 24 médecins en activité).
On a donc proposé de faire cette expérimentation, sur la base du volontariat. C’était une proposition ouverte. On s’est dit que l’on s’adresse à des gens intelligents, qui ont une formation de haut niveau et qui sont tout à fait en capacité de juger de ce qu’ils font. J’ai sollicité le ministère à quatre reprises, on n’a pas eu de réponse du tout, pas même la courtoisie d’un document comme quoi 'ce n’est pas de notre ressort, voyez avec l’Agence nationale de la sécurité du médicament' (ANSM)", a raconté Thierry Lardenois.
"Le problème de la France est que tous les ordres viennent d’en haut"
Pour Thierry Lardenois, ce choix des autorités de ne pas donner leur feu vert à cette expérimentation est symptomatique de la gestion de la France depuis toujours. "On est dans la logique habituelle de la gestion de ce pays, à savoir tous les ordres viennent d’en haut. On met trois mois à décider de quelle couleur sera le stylo qu’on va utiliser. Et quand on décide d’utiliser le stylo, il n’y a plus d’encre, il est sec. C’est la bureaucratie à la française qui étouffe ce pays.
Moi, ce qui m’intéresse, c’est de voir ce qui se passe sur le terrain et comment on peut tirer des conclusions à partir de la pratique. Je ne vais pas demander à mon garagiste de faire du pain, je vais le demander à mon boulanger. Pourquoi n’a-t-on pas demandé aux médecins de terrain ? Probablement parce qu'on n’est pas assez intéressants. Je pense néanmoins qu’une bonne partie des gens qui ont été sauvés dans ce pays, ont été sauvés grâce à leur médecin de terrain qui a fait ce qu’il a pu avec ce qu’il avait. Ce qui est dommage, c’est qu’on n’ait pas eu le courage de faire une petite étude rapide pour savoir s’il y avait moyen de faire un poil de plus".
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