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Téléphone portable : "Les industriels ont privilégié la puissance à notre sécurité"

Par Benjamin Jeanjean

Médecin généraliste et lanceur d’alerte du "PhoneGate", le Dr Marc Arazi était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce lundi pour évoquer les dangers liés aux ondes dégagées et relayées par les téléphones portables.

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Vers un nouveau scandale sanitaire et industriel ? Depuis de nombreux mois, certains observateurs s’alarment du niveau de dangerosité potentielle des ondes générées par les téléphones portables, à l’heure où ceux-ci sont de plus en plus connectés et sophistiqués. Médecin généraliste et lanceur d’alerte du PhoneGate, Marc Arazi était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce lundi pour réagir notamment à la récente publication par l'Agence nationale des Fréquences (ANFR) de données sur les émissions depuis 2012. Et le médecin a vu ses craintes renforcées.

"Nous savons aujourd’hui grâce à la publication de ces données que nous avons tous été surexposés à des niveaux de seuil allant de trois à quatre fois les normes européennes, quand nous avons notre téléphone au contact du corps (main, tête, poche…). Ce sujet concerne l’ensemble des utilisateurs dans le monde, et si l’on compare nos données avec les normes américaines, on arrive à des niveaux de seuil plus de 10 fois supérieurs aux seuils réglementaires", déclare-t-il avant de regretter l’attitude de l’ANFR dans cette histoire.

"L’ANFR a un vrai problème avec la transparence. Cela faisait 20 mois que nous attendions la publication de ces documents. Quelle n’a pas été notre surprise de voir qu’elle n’avait pas publié les documents originaux ! Ils ont fait ce qu’ils appellent une mise en forme des documents alors que la Commission d’Accès aux Documents Administratifs (Cada) leur a dit à deux reprises qu’il fallait envoyer ces documents dans leur intégralité et dans leur originalité. Ils ne l’ont pas fait", déplore-t-il.

"Le scandale sanitaire du PhoneGate fait totalement écho au DieselGate"

Selon Marc Arazi, de grandes batailles judiciaires sont à prévoir à l’avenir. "Ces documents sont extrêmement importants sur un plan juridique. Ce sont des documents signés par les laboratoires agréés qui les font, qui constituent des preuves. J’invite d’ailleurs tous vos auditeurs à se rendre sur le site Internet de l’ANFR pour aller regarder leur seuil d’exposition. 442 téléphones portables ont été testés, on a donc beaucoup de données. Le deuxième conseil que je donne aux gens, c’est de ne plus jeter leur ancien téléphone portable et de garder leurs factures. Ces téléphones portables ont pu causer des dommages à votre santé", assure-t-il. "Le scandale sanitaire et industriel du Phone Gate fait totalement écho à celui du Diesel Gate, c’est une faillite totale du système de régulation international. L’Anses a fait part de ces éléments dans un rapport de juillet 2016, et les pouvoirs publics font la sourde oreille depuis pratiquement deux ans. Nous avons sollicité Nicolas Hulot et Agnès Buzyn, et ils font démontré une forme de cécité vis-à-vis de ce rapport de 2016", ajoute-t-il.

"Sans rentrer dans les détails, on découvre qu’en jouant sur un certain nombre de paramètres, les industriels (avec la permission des régulateurs) ont privilégié la puissance de leur téléphone portable à notre sécurité. Ces trois ou quatre paramètres, c’est la distance à laquelle on mesure le téléphone par rapport au corps, la quantité de tissu et le temps d’exposition. Pour information, le temps d’exposition maximum pour tester les téléphones portables, c’est 7 minutes ! Aujourd’hui, les jeunes les gardent plus de dix heures actifs dans leur poche...", souligne-t-il par ailleurs.

Réécoutez en podcast l’interview de Marc Arazi dans le Grand Matin Sud Radio

 

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