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Suicides dans la police : "Je voulais en finir, c'était pour moi la seule issue"

Quels remèdes pour la police ? Gérald Darmanin reçoit les syndicats de policiers et deux associations de soutien après un mois de janvier marqué par une vague de suicides. 12 fonctionnaires se sont donné la mort. L’accent devrait être mis sur la prévention, le ministre de l’Intérieur va notamment renforcer les équipes de psychologues pour tenter d’éviter de nouveaux drames.

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Déjà 12 policiers se sont donné la mort depuis le début de l'année. © AFP

Reportage à Marseille de Lionel Maillet pour Sud Radio

 

Police : "Je me suis retrouvé chez moi avec mon arme de service que j'ai placée dans ma bouche"

La police est en grande souffrance. De la Bac à la Crim', Marc La Mola a côtoyé l’horreur pendant plus de 20 ans, avant de faire un burn out et de quitter la police. Il a lui aussi failli passer à l’acte. "J'ai démissionné parce que le métier était devenu insupportable", explique-t-il. Il dénonce "une politique du chiffre" : "il faut être rentable, j'ai fini par craquer. Je me suis retrouvé chez moi avec mon arme de service que j'ai placée dans ma bouche. Je voulais en finir, c'était pour moi la seule issue", confie-t-il. "Aujourd'hui, c'est la seule issue que voient beaucoup de fonctionnaires, en moyenne 50 par an".

Déjà 12 morts depuis le début de l’année. "On a été touchés à Marseille : une jeune de 22 ans a malheureusement mis fin à ses jours", rappelle Rudy Manna, secrétaire du syndicat Alliance dans les Bouches-du-Rhône. "Il faut que chacun de nous soit encore plus vigilant pour le copain qu'il y a à côté. Faire remonter ses difficultés au chef de service. Mais parfois, on ne voit pas arriver les choses..." "C'est difficile pour un flic de montrer qu'il est faible, qu'il subit, qu'il souffre", reconnaît-il.

 

 

"Ce n'est pas une vingtaine de psychologues de plus qui vont régler la situation"

Gérald Darmanin devrait annoncer le déploiement d'une vingtaine de psychologues supplémentaires dans les zones les plus sensibles. Ils ne sont aujourd’hui qu’une centaine pour près de 150.000 agents. Mais pour Bruno Bartocetti, le secrétaire national de la zone Sud pour Unité SGP Police Force Ouvrière, "ce n'est pas une vingtaine de psychologues de plus qui vont régler la situation". Pour lui, "il faut multiplier facilement par trois le nombre de psychologues pour couvrir l'ensemble de la profession".

Par ailleurs, la pratique du sport sera également développée. Avec toujours dans l’idée de ne plus revivre une année noire comme en 2019, où 59 policiers s’étaient donné la mort.

Aurélie

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