Bénéficiant d'une autorisation de commercialisation en Europe depuis l'été dernier, le Truvada est un médicament utilisé à des fins préventives contre le virus du sida et a déjà été prescrit à plus de 3000 personnes, depuis le début de l'année 2016 en France. L'Hexagone étant le premier pays européen à avoir franchi le pas. D'abord destiné aux malades déjà infectés, il est désormais accessible à tous les patients susceptibles d'avoir été contaminés suite à des rapports non protégés avec au moins deux partenaires différents, lors des six derniers mois.
Prudente à l'idée qu'il devienne incontournable, l'Agence nationale de sécurité du médicament a tout de même tenu à souligner que ce traitement n'était pas sans risques, et que par conséquent sa prise ne protégeait pas à 100% contre le VIH.
Dans un souci de prévention, l'agence a donc décidé de publier toute une série de brochures détaillant les conditions d'utilisation, ainsi que tous les risques inhérents à l'usage de ce cocktail d'antirétroviraux, élaboré dans les laboratoires pharmaceutiques américains de Gilead. On y apprend notamment que le Truvada doit être utilisé dans une logique de "stratégie de prévention diversifiée" du virus, incluant "l'utilisation systématique" de préservatifs.
D'autre part, il est préconisé que ce traitement ne soit administré qu'aux personnes séronégatives, car il existe un réel "risque de développement de résistance" au produit chez les séropositifs l'ayant reçu, alors qu'ils étaient en pleine phase de contamination. C'est la raison pour laquelle des tests de dépistage doivent être prescrits en complément du traitement, au moins tous les trois mois. Les médecins devront quant à eux signaler aux autorités compétentes la moindre séroconversion des patients soumis au traitement.
Enfin, l'ANSM a détaillé un certain nombre d'effets indésirables provoqués par le produit, notamment des troubles gastro-intestinaux, des nausées, des vomissements, des diarrhées et pire encore des risques de toxicité rénale.