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Sarkozy critique sévèrement "l’ingérence du pouvoir médiatique" dans la justice

Par Benjamin Jeanjean

Dans un discours tenu à huis clos face à près de 300 avocats, Nicolas Sarkozy s’est livré, le 20 mars dernier, à une longue critique du pouvoir médiatique en matière judiciaire, rapporte l’hebdomadaire Valeurs Actuelles.

Nicolas Sarkozy (@Eric Feferberg)

En plein milieu d’une campagne largement marquée par les affaires judiciaires, notamment autour de Marine Le Pen et François Fillon, la sortie est pourtant presque passée inaperçue. Le 20 mars dernier, à l’occasion de la remise de la Légion d’honneur à Jean-Yves Le Borgne, avocat d’Eric Woerth dans le cadre de l’affaire Bettencourt, Nicolas Sarkozy a prononcé un long discours devant près de 300 avocats durant lequel il s’est livré à un sévère réquisitoire contre "l’ingérence du pouvoir médiatique" en matière judiciaire, rapporte l’hebdomadaire Valeurs Actuelles.

"Qui aura le courage d’écrire le J’accuse qui manque à notre siècle ?"

"Qui arrêtera l'ingérence du pouvoir médiatique dans le fonctionnement de l'autorité judiciaire ? Qui arrêtera l'instrumentalisation des procédures par le pouvoir médiatique ? Qui aura suffisamment de courage pour écrire le J'accuse qui manque à notre siècle ?", aurait lancé l’ancien président de la République, lui-même avocat de profession. "Qui aura le courage de dénoncer la peine médiatique qui s’abat sur celui qui, parfois, n’a même pas été encore entendu par la justice elle-même ? Qui aura le courage de dire qu’il existe deux peines automatiques et qui ne sont pourtant inscrites dans aucun article du Code Pénal mais qui s’appliquent à tous les justiciables ayant le malheur d’avoir quelque notoriété : l’inadéquation du temps judiciaire avec le temps médiatique et la publicité de l'instruction dont le secret n’est plus qu’une fable...", a-t-il ajouté.

Sarkozy pas tendre avec le secret des sources des journalistes

Alors que Nicolas Sarkozy a lui-même été cité dans de nombreuses affaires au cours de son mandat à l’Élysée (2007-2012) et après celui-ci, le candidat déçu à la primaire de la droite en 2016 a également critiqué le principe du secret des sources journalistiques. "Comment justifier que dans notre pays le secret des sources du journaliste soit devenu, par la loi, non plus un simple précepte déontologique mais un principe de droit alors que dans le même temps le secret professionnel des avocats peut faire, à tout moment, l’objet d’une perquisition voire d’un interrogatoire dans le cadre d’une garde à vue ?", a-t-il fustigé.

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