"Nous avons besoin d'anticiper"
Même sans confinement général, les contraintes sanitaires sont toujours là pour les restaurateurs. Comment vivent-ils ces restrictions, alors que certains appellent à la désobéissance civile ? "Notre état d’esprit est très simple, c’est une usure, confie Hubert De Faletans président de la branche restauration à l'Umih 31. On ne supporte plus de n’avoir aucune visibilité sur une éventuelle reprise. On ne sait même pas si, le 1er septembre 2021, on sera ouvert." Pour autant, certains restaurateurs appellent à la désobéissance. "C’est un acte de bravoure exceptionnel à partir du moment où l’on n’a rien à perdre. Pénalement, ils risquent énormément, de perdre le chômage partiel, toutes les aides… Ce n’est pas sans conséquences graves. Nous, en tant que syndicat, il est évident que l’on n’appelle pas du tout à ce genre de chose. Ce n’est pas possible de piloter une révolution, il faut être raisonnable."
"Nous avons besoin de prévoir, d’anticiper, détaille Hubert De Faletans. Il y a aussi une perte de compétences. Mon établissement aura été fermé quasiment huit mois dans l’année. C’est un métier exigeant. Cela va être très difficile de reprendre, si on reprend un jour. Quand il est venu à Toulouse, Monsieur Le Maire a confirmé qu’il n’avait aucune date à proposer. Ils ne savent pas où ils vont. On a l’impression qu’on entre dans le brouillard à pleine vitesse, et cela risque de continuer comme cela de longues semaines ou de longs mois."
"Qu'on nous laisse travailler en liberté"
En Espagne, les restaurants sont ouverts. En Italie, les restaurants rouvrent. Cela donne des raisons d’espérer aux restaurateurs ? "Espérer quoi ?", demande le président de la branche restauration à l'Umih 31. D’avoir des protocoles lourds ? Quand nous avons testé le couvre-feu à 21 h, à 19h45, les clients sortaient de l’établissement. Cela ne sert à rien. 21 heures, c’est beaucoup trop tôt. Il faudrait un couvre-feu à 23 heures, qu’on nous laisse travailler en liberté."
"Le plus difficile, rappelle Hubert De Faletans, est que les deux fois où nous avons été contraints de refermer, la première fois, on l’a appris 4 heures avant ; la deuxième, nous l’avons appris 24 heures avant. Nous sommes épuisés. Si les aides financières sont enfin là et à peu près correctes depuis deux mois, de mars à décembre, cela a été la bérézina. Le nombre d’établissements en vente n’a jamais été aussi important."
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