Reportage de Mathilde Jullien pour Sud Radio
"Un salarié devra accompagner les visites en chambre, ce sera extrêmement gourmand en personnel !"
Un immense soulagement pour les familles, qui ont cru perdre leurs parents, comme Lorella, coupée de sa mère durant 4 mois. "On fait des cauchemars, on rêve que sa maman nous appelle au secours et on est mal, confie-t-elle. Elle a 96 ans, on sait que ses mois sont comptés et le fait d'être coupée de sa famille a dégradé son état de santé", affirme-t-elle.
À partir de vendredi 5 juin, les visites reprennent en théorie dans les chambres. En pratique, ce sera plus compliqué que prévu, alerte Pascal Champvert, de l'Association des directeurs au service des personnes âgées. "Le ministère impose qu'il y ait quelqu'un qui accompagne la personne, qui désinfecte la barre, les boutons d'ascenseur, explique-t-il. Ça veut dire qu'il faudra qu'il y ait un salarié qui accompagne les visites en chambre, et ce sera extrêmement gourmand en personnel !, précise-t-il. Ce sera très difficile à mettre en place".
"Ce n'est pas le Covid qui va tuer, c'est la solitude..."
Un protocole bien trop strict, juge Sylvie Dupont, directrice des Ehpad de l'Armée du Salut. Selon elle, il y a une urgence vitale à déconfiner les personnes âgées. "Le protocole n'est pas assez souple, estime-t-elle, on risque d'avoir des décès parce qu'ils n'en peuvent plus ! Pour certains, ça devient critique, ils ont besoin de cette chaleur humaine, c'est extrêmement important. Ce n'est pas le Covid qui va tuer, c'est la solitude...", assure-t-elle.
Les associations font actuellement pression sur le ministère de la Santé pour que le protocole soit à nouveau assoupli, avant ce week-end décisif de fête des mères.
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