Un reportage de Thomas Rossi pour Sud Radio.
Les représentants de l’Église catholique ont été reçus ce dimanche après-midi à Matignon, quelques heures après la décision du Conseil d’État de casser la jauge des 30 personnes par messe. La plus haute juridiction a souligné « le caractère disproportionné » de cette mesure, laissant trois jours au gouvernement pour revoir sa copie. Cette décision n'était pas encore tombée à l'heure de l'office, hier matin. Partout en France, les fidèles ont de nouveau pu se rendre dans leurs églises pour le premier dimanche de l'Avent.
Thomas Rossi, reporter pour Sud Radio, s'est rendu à Lourdes, en haut lieu du catholicisme.
Un ras-le-bol des messes télévisées, un besoin de se retrouver
L'attente était palpable chez les fidèles qui se sont pressés devant la Basilique du Rosaire. Gonzague est venu assister à la messe avec ses enfants.
"C'est un besoin vital, chaque semaine, on a besoin de ce rendez-vous avec Dieu, et on se rassemble avec une communauté, une famille."
Après un mois sans célébration physique, certains, comme Éric, avouent en avoir eu assez des messes sur écran.
"On ne peut pas aimer l'image. C'est un peu comme si vous aimiez une femme et que vous ne faisiez que correspondre avec elle, il n'y a aucun intérêt."
Même si la décision du Conseil d'Etat n'était pas encore connue, une cinquantaine de personnes ont tout de même suivi l'office dans la Basilique. Compteur à la main, Réné Lafontan, un bénévole qui accueille les fidèles à l'entrée, ne se voyait pas faire un décompte draconien, tenant cette jauge pour absurde.
"Je dis que cette jauge, c'est complètement idiot ! Car on ne peut pas comparer les petites églises de campagne où, effectivement, les 30 personnes ne sont même pas forcément là tous les dimanches, avec la Basilique de Lourdes où l'on peut accueillir 600 personnes !"
Monseigneur Ribadeau Dumas, recteur de Lourdes, rappelle le besoin "vital" de messe
Les évêques de France réclament une occupation à 30% des capacités des églises. Hier, Jean Castex a tenté de faire un pas vers les représentants de l'épiscopat en recevant ces derniers à Matignon. Une victoire pour l’Église, alors que les messes ont de nouveau pu être célébrées ce week-end pour le premier dimanche de l'Avent. Mais pas de triomphalisme du côté des représentants catholiques, à l'image de Monseigneur Ribadeau Dumas, recteur du Sanctuaire de Lourdes.
"La question n'est pas d'entrer dans un rapport de force, c'est de permettre l'exercice de cette liberté fondamentale qu'est la liberté de culte. Parce que pour nous, le culte, ce n'est pas accessoire. Notre religion est une part intime de nous-même, c'est ce qui nous permet de vivre et de continuer à vivre."