Reportage de Lionel Maillet pour Sud Radio
"C'est une usine à gaz d'énarques !"
Avec les beaux jours Michel Bernini rouvre son théâtre dans quelques jours, mais avec un spectacle en plein air à Lyon. Faire venir du public dans un lieu confiné c’était beaucoup de contraintes. "Faire venir des gens au théâtre avec un climat anxiogène, avec toutes les mesures de sécurité, c'est une usine à gaz d'énarques !" estime-t-il.
Pour Luq Hamet, qui gère une petite structure à Paris, reprendre dans ces conditions n’est pas du tout rentable. "Dans une salle de 132 places comme le Théâtre Edgar, on peut mettre entre 18 et 20 personnes déplore-t-il. Je ne peux absolument pas assumer les frais de plateau ajoute-t-il, je ne peux pas payer les comédiens ni mon personnel".
"Symboliquement, ça dit aux gens qu'on est encore vivant, mais ça n'est absolument pas rentable"
Le début de l’été c’est souvent la basse saison pour les théâtres. La comédienne marseillaise Catherine Lecoq ne remontera pas sur les planches avant plusieurs mois mais on l’a déjà prévenue, il va falloir faire des efforts : "on vient de nous demander s'il est possible pour nous de faire deux représentations au lieu d'une, mais avec le prix d'achat d'une représentation confie-t-elle. On divise les sièges par deux et financièrement, le théâtre ne peut pas absorber deux représentations".
Cette date de reprise est plus symbolique qu’autre chose car on navigue encore à l’aveugle explique Richard Martin, le directeur du théâtre Toursky à Marseille. "Symboliquement, ça dit aux gens qu'on est encore vivant, mais ça n'est absolument pas rentable confirme-t-il. On ne sait par ailleurs pas très bien ce qui va se passer pour les artistes, s'ils doivent se parler à quatre mètres pour ne pas avoir les postillons dans la figure. On en saura sans doute davantage au mois de juillet suppose-t-il. On avance pas à pas, c'est peut-être prudent mais on marche à l'aveugle".
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