"On a eu peur toute l'année, pour nous, mais surtout pour les autres enfants"
Tout juste diplômée l'année dernière, Hélène doit faire face à deux élèves turbulents. Un premier de 10 ans en école primaire, et un deuxième en maternelle, de seulement 5 ans. "C'est une violence inouïe. Un gamin qui faisait des crises énormes, qui pouvait retourner la classe ; il arrachait ce qu'il y avait aux murs. En récréation, il pouvait d'un coup vriller et sauter à la gorge d'un autre élève. Ça a été une année où on a eu peur toute l'année, pour nous, mais surtout pour les autres enfants" raconte-t-elle à Mathilde Choin de Sud Radio.
Malgré tous les appels de sa directrice à l'inspection, les réunions, une trentaine de rapports d'incidents, Hélène a l'impression de faire face à un mur : "Il n'y a pas de solutions qui sont proposées. On a une hiérarchie qui est complètement dépassée, qui ne sait pas quoi faire qui nous dit 'prenez votre mal en patience, de toutes façons vous ne les avez que pour un an et au pire, mettez-vous en arrêt'..." C'est ce qui arrive à la jeune enseignante, mise en arrêt pendant un mois par son médecin. Après de nombreux signalements, l'enfant, lui, finit par se voir prescrire des soins.
Un manque de formation à l'école pour gérer les enfants difficile
Aujourd'hui, ce que regrette surtout Hélène, c'est le manque de formation à l'école pour gérer ces enfants difficiles. "Un gamin de 5 ans qui dit qu'il va aller brûler l'école et qui est parti allumer le four dans la pièce d'à côté. Il s'est déjà enfui de l'école, il a fallu que je lui cours après dans la rue. On ne nous a jamais parlé de ça. Qu'est-ce qu'on fait dans ces cas-là ? Est-ce qu'on doit le maintenir au sol ? Est-ce qu'on doit le laisser nous frapper ? On ne sait pas ce qu'on doit faire..."
De son côté, le gouvernement promet de proposer des mesures pour que ce genre de cas de figure soit de moins en moins étouffé.