Le bilan humain est lourd suite aux inondations dans l’Aude. Pourtant, le département était placé en vigilance orange puis rouge. Des habitants sinistrés se plaignent de ne pas avoir été prévenus. Faut-il tout revoir en termes d’information pour une alerte plus efficace ?
Cinq alertes orange en un mois
Hier après-midi, un habitant interpelle Edouard Philippe : « J’étais réveillé à 2 heures et demie du matin. Je voyais deux mètres d’eau dans la rue. Je n’étais pas informé. Aucune radio ni télé ne donnait d’information. Il faut faire quelque chose, Monsieur le Premier ministre ». Cet habitant de l’Aude s’est couché avec une alerte météo orange. À six heures du matin, cette dernière virait au rouge.
Mais concrètement, que signifie une alerte orange ou rouge ? Il n’existe aucune consigne, aucune disposition à prendre pour se mettre à l’abri. D’autant plus que l’alerte orange a été déclenchée cinq fois dans l’Aude en un mois. Résultat : les gens n’en tiennent plus compte.
Quant au système d’alerte et d’information aux populations, il a été remplacé par une page Facebook où les personnes sinistrées peuvent se manifester pour rassurer leur entourage. Le compte Twitter @Beauvau-alerte n’a pas été activé pour les intempéries dans l’Aude, le phénomène météo ayant été jugé trop local. Pour l’instant, le ministère de l’Intérieur se refuse à utiliser un système d’alerte par SMS. Mais c’est vrai que c’est un système très efficace pour prévenir les séismes au Japon et en Corée du Sud.
Aux États Unis, un million et demi de personnes sont capables de quitter leur maison à l’approche d’un ouragan. En France, il faudrait pouvoir faire rimer alerte avec évacuation forcée et mise à l’abri. Et quand bien même : dans l’Aude, l’épisode orageux ne devait faire que passer et non durer des heures. Une telle violence climatique était en fait tout simplement imprévisible.
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