C’est une année blanche pour les feux d’artifice, témoigne Hugo Bertrandon, gérant d’une entreprise de pyrotechnie dans le Puy-de-Dôme. Son entreprise réalise d’ordinaire 60% de son chiffre d’affaires autour du 14 juillet.
Un métier très saisonnier
De très nombreuses communes ont décidé d’annuler les festivités du 14 juillet, telles Bordeaux ou Toulouse. D’habitude, combien de feux d’artifices Hugo Bertrandon organise-t-il ? "Habituellement, on organise à peu près 40 feux sur deux jours. Là, nous en avons fait un hier, aujourd’hui deux, et aucun le 14 juillet." Son entreprise n’a aucune vision pour la suite, ou pour le 15 août ? "Aucune, nous avons arrêté de nous projeter, de nous donner de l’espoir. Nous laissons les gens venir vers nous au cas par cas."
"C’est un métier très saisonnier, rappelle l’artificier. On commence habituellement début mai et on finit début septembre. Si le 14 juillet ne se passe pas comme d’habitude, c’est plus de 50% de chiffre d’affaires de perdu. Nous avons les bureaux, les crédits... C’est beaucoup d’argent à sortir chaque mois. Pas de feux d’artifice, pas de facturation, pas de trésorerie." Perçoit-il des aides d’État ? "Oui , étant donné que notre chiffre d’affaires est de zéro. Nous bénéficions aussi du crédit d’état, et nous allons demander fin août l’aide de la région."
Le feu de la Tour Eiffel maintenu
Même si c’est un coup dur, comprend-il l’annulation de ces festivités ? "On comprend entièrement, c’est presque normal, estime Hugo Bertrandon. Ce que l’on peut déplorer, c’est d’avoir l’impression qu’il y a plusieurs discours de la part des autorités. Les mairies nous appellent pour savoir comment faire. Pourquoi certains feux se font, et d’autres pas ? En tout cas, en cas de problème, il y aura un responsable : ce sera ou le maire ou le préfet."
Le feu d'artifices de la Tour Eiffel maintenu, même visible à distance, cela l’agace-t-il ? "Jusqu’à maintenant, je m’interdisais de croire qu’il existait Paris et le reste de la France. On va faire un feu avec énormément de moyens pour éviter que les gens se réunissent, quand les comités des fêtes se battent pour faire vivre leur village…"
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