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"Paul Bocuse était un homme simple, l'hommage national ne lui correspondait pas"

Par Jérémy Jeantet

Guillaume Lamy, journaliste à Lyon Capitale, était l'invité du Grand Matin Sud Radio.

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Les obsèques de Paul Bocuse se déroulent ce vendredi matin à la cathédrale Saint-Jean de Lyon. Invité du Grand Matin Sud Radio, le journaliste du magazine Lyon Capitale, Guillaume Lamy, se souvient d'un "homme simple, un homme de la terre", à qui "l'hommage national ne correspondait absolument pas".

Avec Paul Bocuse, c'est un pan d'histoire de la gastronomie française qui s'en va, mais qui ne disparaît pas pour autant. "C'était de la cuisine très classique, bourgeoise, du beurre, de la crème, du vin, explique Guillaume Lamy. Les recettes datent des années 1970, elles n'ont jamais bougé. C'est ça qu'on vient chercher chez Bocuse, de l'émotion, des plats qu'on ne mange plus en France. Et la relève est assurée. Que ce soit chez lui, où il a formé des meilleurs ouvriers de France qui reproduisent à l'identique ce qu'il a créé ou, de manière plus générale, c'était quelqu'un pour qui la transmission était une chose très importante et qui a formé nombre de cuisiniers qui, entre le Japon, la France et les États-Unis, continuent un peu cette aventure de la grande cuisine."

L'ayant côtoyé à plusieurs reprises, Guillaume Lamy se souvient "surtout de sa gentillesse" : "Il aurait pu vous regarder de manière condescendante, un peu de haut. En fait, c'était quelqu'un de très simple, très gentil. Je me rappelle avoir reçu un jour un coup de téléphone. Je vois marqué 'Paul Bocuse', je pense que c'est une blague. Et pas du tout. Il appelait simplement pour prendre des nouvelles."

Et, après plus de 50 ans de trois étoiles au guide Michelin, le succès de son auberge à Collonges-au-Mont-d'Or ne faiblit pas : "Tous les plus grands, tous les présidents de la République y sont passé, l'Empereur du Japon, l'Impératrice d'Iran... À côté de ça, si vous allez aujourd'hui chez Bocuse, il y a énormément de tables avec des jeunes couples. On s'offre Bocuse, parce que, mine de rien, ce n'est pas donné. Le grand menu, avec tous les plats mythiques, est à 270 euros. Mais on le fait une fois dans sa vie. Au-delà d'aller au restaurant, là-bas, on va manger de l'Histoire, on va vivre quelque chose, une émotion instantanée."

Écoutez l'interview de Guillaume Lamy, invité du Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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