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Patrick Pelloux sur la candidature de Buzyn - "On nous change le commandant en pleine tempête du coronavirus"

Par La rédaction avec Clément Bargain

Après près de quatre mois de bras de fer entre les urgentistes et le gouvernement, Agnès Buzyn quitte le Ministère de la Santé pour se consacrer aux municipales à Paris. Ce qui implique de raser les bases de négociation établies et de tout reprendre à zéro selon Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France. Comme si la crise du coronavirus ne suffisait pas...

Ancien de Charlie Hebdo et sûrement l'urgentiste le plus connu de France, Patrick Pelloux se fait le porte-voix d'une frange du milieu médical dans l'incompréhension totale. (Photo d'ERIC FEFERBERG / AFP)

Agnès Buzyn est candidate à la mairie de Paris sous les couleurs de La République en Marche. La ministre de la Santé remplace Benjamin Griveaux, qui a démissionné après la diffusion de vidéos intimes. Désormais ex-locataire du boulevard Duquesne quitte donc le gouvernement, en pleine crise du coronavirus. Alors qu’un douzième cas en France vientd'être détecté ce week-end. Un choix étonnant pour Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France.

"La crise du coronavirus est hyper inquiétante et il faut bosser. Je suis très surpris, ça ressemble à une déstabilisation politique. On devait avoir une réunion vendredi matin sur le CoVid-2019, on ne sait pas si elle aura lieu. Il y a quand même la présence de la France au niveau international et vis-à-vis de l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé), qui est importante. On a l'impression qu'on nous change le commandant du navire en pleine tempête."

 

Les urgentistes en grève prennent du plomb dans l'aile

Les personnels soignants réclament de meilleures conditions de travail. Ce départ de la ministre est vécu comme un abandon pour Patrick Pelloux. D'autant plus que cette manoeuvre politique repousse les négociations et pire encore, oblige les urgentistes en grève à relancer le dialogue, comme si toutes les discussions précédentes n'avaient servi à rien.

"La crise des hôpitaux n'est toujours pas réglée ! On était dans la rue vendredi, un peu partout en région. Et d'enlever la ministre, c'est encore un camouflet pour le mouvement. Il va falloir reprendre toutes les négociations, il va falloir tout reprendre avec de nouvelles équipes. Parce que quand un ministre s'en va, le directeur de cabinet aussi, tout le monde s'en va. Il faut tout reprendre à zéro ! C'est une perte de temps totale, je ne comprends pas ce qu'ils fichent."

 

Reste maintenant à Olivier Véran, nouveau ministre de la Santé, de relancer rapidement les discussions avec les urgentistes et le personnel médical. En plus de devoir gérer la "tempête" du coronavirus, alors que ce week-end, pour la première fois en France, un patient est décédé des suites de ce virus...

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