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Patient zéro - "Cela confirme que le virus s'est diffusé de façon silencieuse avant sa forme clinique"

Par Augustin Moriaux

Le coronavirus circulait-il en France dès la fin du mois de décembre ? C’est du moins ce que montrent deux tests réalisés a posteriori à partir de prélèvements effectués sur un patient hospitalisé à Bondy fin décembre. Les détails de l’étude seront publiés cette semaine dans une revue scientifique, un infectiologue en dit plus pour Sud Radio.

La famille du patient dont les prélèvements datent du 27 décembre va être passée au crible : a-t-il contaminé ses proches ? (Photo de JOËL SAGET / AFP)

Un reportage de Clément Bargain pour Sud Radio.

 

Si les résultats définitifs paraîtront dans la semaine, les recherches démontrent d'ores et déjà que le Covid-19 circulait bien en France fin décembre. Bien avant les premiers cas officiellement recensés le 24 janvier et - de fait - avant le rapatriement des Français de Wuhan ou encore le rassemblement évangélique dans le Grand Est. C'est donc le professeur Yves Cohen, chef du service réanimation des hôpitaux Avicenne (Bobigny) et Jean-Verdier (Bondy) qui a fait cette découverte à partir d’échantillons congelés. 

Le professeur Olivier Bouchaud est infectiologue à l'hôpital Avicenne où le possible « patient zéro » fut hospitalisé. Il explique tout d’abord la méthode de l’étude.

« Il va y avoir une enquête autour de cette personne qui a guéri d’une infection pulmonaire pour essayer de voir si, dans son entourage, on peut retrouver d’autres cas secondaires ou sources de son infection. Sur d’autres prélèvements conservés par congélation, on peut faire cette même analyse pour voir si on trouve ailleurs la preuve de la circulation du virus avant les premiers cas identifiés en France ».

 

Une possible souche éteinte d’elle-même ? Un virus « silencieux » avant de se propager ?

Le professeur Bouchaud n’écarte pour l’heure aucune hypothèse mais une chose semble certaine : le virus aurait pu se propager avant d’être constaté de façon clinique.

« On avait la notion que le virus se diffuse de façon silencieuse dans la population avant d’émerger sous des formes cliniques. Ça ne fait que confirmer cette hypothèse-là. Après, si on veut faire des hypothèses, on peut se dire qu’il y a eu une première souche apparue en France et qui s’est éteinte d’elle-même. On pourra en savoir plus avec les analyses, pour savoir si c’est la même souche virale que celle qui a touché le patient, prélevée le 27 décembre ».


Les autorités de santé doivent maintenant mener l'enquête pour savoir s'il y a eu d'autres cas au mois de décembre. La semaine à venir sera décisive quant à l’analyse des résultats à paraître.

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