Un ours a été retrouvé tué par balle en Ariège. L’État et les associations veulent porter plainte. On recense environ une cinquantaine d’ours en Ariège. Cela a-t-il surpris Philippe Lacube, éleveur, président de la Chambre d’agriculture de l’Ariège ?
Pourquoi surréagit-on pour un ours ?
"Non, cela ne m'a pas étonné, témoigne l’éleveur. On met les gens dans la difficulté, on avait dit à l’État, depuis longtemps, qu’il arriverait des malheurs. À un moment donné, les gens sont à bout. Rien que dans le département de l’Ariège, depuis trois ans, on en est à peu près à 3.000 brebis tuées. Quand je vois tout ce pataquès pour un ours, que vaut la vie d’un ours comparé à la vie de nos 3.000 brebis ? Je n’ai pas entendu grand monde s’en émouvoir depuis trois ans. Qu'est-ce qui fait que l’on surréagit pour un ours et pas pour 3.000 brebis ?"
Les associations de défense de la nature vont porter plainte et dénoncent le laxisme de l’État."Depuis trente ans, ce projet est mené depuis Paris par un État très jacobin, par des préfets de région qui s’emparent des dossiers, estime pour sa part le président de la Chambre d’agriculture de l’Ariège. Le président de la République avait dit qu’il donnerait un peu les clés du camion aux gens de nos vallées… On n’a jamais entendu les gens des vallées, les aborigènes des Pyrénées."
"Les Experts Miami" à la montagne
"Hier, on a tout eu là-haut, s’amuserait presque Philippe Lacube. "Les experts Miami", la police scientifique… Si un enfant se perd dans les Pyrénées, on n’aura jamais autant de moyens que pour un ours. Hier soir, le maire n’avait pas encore été averti. C’est dire le regard que pose l’État sur les gens des vallées et de ces montagnes. Pour toute autre cause, on l’aurait averti. Ce dossier est surréaliste, meurtrier, il crée de la douleur, tout simplement."
Les associations ont d’ores et déjà demandé la réintroduction immédiate d’un nouvel ours. "On en est à 50, 60, 70, on ne sait pas où l’on en est dans les Pyrénées, et on va en mettre un de plus ?", s'insurge Philippe Lacube. C’est faire fi de la réalité que l’on vit au quotidien dans les Pyrénées. Rassurez-vous, l’enquête va être menée, vu les moyens qui ont été déployés hier !"
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