Invitée du Grand Matin Sud Radio, Barbara Lefebvre a présenté son livre, Génération j'ai le droit, (éd. Albin Michel).
"Je suis entrée dans la carrière en 1998 et j’ai tout de suite été confrontée à des élèves qui, pas forcément par des modes agressifs, étaient dans la revendication de leurs droits particuliers et c’était à l’école de s’adapter à la réalisation de leurs droits. Et quand on leur parlait de leurs devoirs, ça passait de façon secondaire. De ce point de vue, la contestation de l’autorité de l’enseignant s’est posée assez tôt", a-t-elle expliqué.
Pour elle, il s'agit d'un héritage de ce "culte de la liberté" dans lequel on éduque les enfants : "C'est une très noble cause, mais entre la liberté et l’aspect libertaire, il y a une marge, entre l’égalité et l’égalitarisme, il y a une marge aussi. En quelque sorte, on a dévoyé cette noble cause qu’est la liberté et l’autonomie de l’enfant."
Et, d'après Barbara Lefebvre, ce n'est pas en orientant l'école vers les nouvelles technologies que ce problème se réglera : "Le rôle de l’école n’est pas de courir après son époque. Si on veut que l’école soit toujours à la page avec son temps, on n’y arrivera jamais. L’école n’est pas là pour ça, elle est là pour transmettre des savoirs, être dans un rapport au passé qui soit enrichi pour construire le présent et l’avenir. Or là, on voit bien, notamment avec le délire technologique à l’école, qu’on croit que, parce qu’on va mettre des tablettes et des tableaux numériques interactifs partout dans les classes, on va réussir de nouveau à intéresser les élèves."
"Je pense que les enfants, certains parents, certains éducateurs ont tendance à leur laisser croire que, grâce à Internet, aux tablettes, ils ont un accès au savoir extrêmement riche, a-t-elle ajouté. C’est vrai, on a accès à un accès inédit dans l’histoire de l’Humanité à des savoirs multiples, mais il leur manque la culture générale pour pouvoir filtrer tout ce qu’il reçoive. Aujourd’hui, on voit le complotisme, les fake news, les gamins croient n’importe quoi, diffusent eux-mêmes n’importe quoi sur les réseaux sociaux. Il faut en revenir à la question de la culture générale. C’est ce pour quoi je milite."
Écoutez l'interview de Barbara Lefebvre, invitée du Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard