Reportage à Lalande de Christine Bouillot pour Sud Radio
"La drogue prend de plus en plus d'ampleur et les gens maintenant sont prêts à tuer !"
En quittant sa résidence, Mathilde n’en revient toujours pas : "ça fait bizarre de descendre le matin chercher un colis et voir la police et des appels à témoins collés. C'est un peu choquant !"confie-t-elle.
Sur le parking de sa résidence toute neuve, lundi 7 septembre au matin, un jeune homme de 18 ans a été tué de plusieurs balles. À ses côtés dans la voiture, une jeune fille mineure a été grièvement blessée. C'est la 5ème victime par arme à feu à Toulouse depuis le début de l’été. "Je veux partir ! confie excédée Delphine, mère de deux enfants. Il est hors de question que je reste ici. J'ai grandi dans un quartier, je ne veux pas revivre ça..."
Stéphane et Véronique envisagent eux aussi de partir. "La drogue prend de plus en plus d'ampleur et les gens maintenant sont prêts à tuer pour de l'argent ! soutient Stéphane. Il n'y a plus de limites maintenant..." regrette-t-il. "Aujourd'hui, on se sent en sécurité nulle part" ajoute Véronique.
"Il faut de la présence policière sur le terrain, quelle qu'elle soit"
L’enquête ne fait que débuter, confiée aux hommes du SRPJ de Toulouse, mais tout penche pour un nouveau règlement de compte dans cette guerre de territoire que se livrent depuis plusieurs semaines les dealers dans la ville Rose. "Là c'est de l'intimidation ! estime Christophe Amans, du syndicat Unité SGP Police. Les gens visés ne sont pas ceux qui tiennent la tête du réseau... Ils font de l'intimidation par rapport à des dealers d'autres réseaux pour montrer qu'ils sont déterminés à récupérer le quartier. Comme il y a eu pas mal d'interpellations sur ce quartier-là, d'autres personnes essaient de récupérer pour pouvoir bénéficier des masses financières importantes" explique-t-il.
Des points de trafic qui peuvent rapporter jusqu'à 25.000 euros par jour.
Pour Christophe Amans, "il faut de la présence policière sur le terrain, quelle qu'elle soit. Ça peut être simplement dissuasif, une présence, ou de l'interpellation. Il y a plusieurs solutions pour intervenir sur le terrain. C'est très compliqué d'être présents tout le temps sur les quartiers, d'autant plus que quand on interpelle, on quitte le quartier... Il faut donc un relai de fonctionnaires pour assurer une continuité de présence. Ça ne passe que par de la présence policière insiste-t-il, et des effectifs".
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