Emmanuel Macron organise un nouveau conseil de défense pour faire le point sur l’épidémie et les mesures mises en place, alors que l’épidémie repart à la hausse en France.
Un virus installé dans notre quotidien
La rentrée sera à risque, selon le ministre de la santé, Olivier Véran. "Le virus a pris une forme dynamique différente de la phase aigüe que nous avons tous connue en février-mars, estime Pierre-Louis Druais, professeur de médecine générale, membre du Conseil scientifique. Il est installé dans une chronicité à géométrie variable complètement liée au contexte dans lequel il fonctionne. C’est une évolution lente, progressive, mais constante. On voit bien qu’avec la rentrée, face à la reprise du travail, des transports en commun, la reprise scolaire et universitaire, il va y avoir fatalement de nouveaux cas qui apparaissent."
Malgré les mesures prise, le port du masque à l’école, dans les lieux clos et en entreprise, il y aura donc de nouveaux foyers épidémiques ? "L’objectif n’est pas d’empêcher mais de limiter ces apparitions, précise Pierre-Louis Druais. Aujourd’hui, on voit bien que, de plus en plus, la population est responsable dans ses comportements. Les personnes âgées s’isolent beaucoup, les jeunes tiennent compte des mesures de distanciation. Le lavage des mains, c’est essentiel, et le port de masque est l’élément majeur pour protéger les autres, en particulier dans les endroits plutôt clos. Cela veut dire qu’il faut continuer d’apprendre à vivre avec ce virus, car il n’a pas décidé de disparaître comme cela, par enchantement."
Un virus plus contagieux, mais moins dangereux ?
Dans les Bouches du Rhône, on va vers une fermeture des bars à 20 heures et l’interdiction des rassemblements de plus de dix personnes. Des mesures légitimes et nécessaires, là comme ailleurs ? "Ce sont des mesures de bon sens, pour ce professeur de médecine générale, membre du Conseil scientifique. Comment limiter la multiplication du virus, les échanges entre les personnes ? En essayant d’être pragmatique. Il y a un slogan qu’il faut avoir en tête c’est « vivre avec le virus »." Emmanuel Macron est optimiste sur le fait d’avoir un vaccin dans les prochains mois. "Les scientifiques travaillent, des phases 3 sont développées dans de nombreux pays. On pourra ensuite passer à l’évaluation de l’efficacité et des risques pour proposer à la population un vaccin en toute sécurité."
Une potentielle mutation du virus l’aurait rendu plus contagieux, mais moins dangereux ? "Il faut être clair, la mutation a été identifiée il y a déjà quelques mois, donc cela n’influence en rien la recherche sur le vaccin. En effet, il semblerait qu’il soit plus contagieux et un peu moins virulent sur les populations à risque. Mais il faut rester circonspect, dire à la population la plus jeune que le risque est d’avoir des séquelles durables et handicapantes. Ce virus est encore capable de nous révéler un certain nombre de choses. On voit beaucoup de patients avec une fatigue importante, des troubles neurologiques et neuro musculaires. C’est très délétère en termes de capacité à garder une qualité de vie civile et professionnelle. Le prix à payer est trop lourd à mon sens."
Cliquez ici pour écouter "C'est à la une"
Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !