Un "cluster" au centre pénitentiaire d’Avignon-Le Pontet ? Quelques employés et prestataires de services ont été testés positifs au centre pénitentiaire d’Avignon-Le Pontet. Serait-ce un début de foyer épidémique ?
Pas de prise de sang généralisée
"Deux personnels de surveillance ont été dépistés positifs la semaine passée, ainsi qu’un personnel privé de la société Elior, détaille Jessy Zagari, représentant régional de FO pénitentiaire en région Paca. On a contrôlé les 18 détenus qui travaillaient avec la société, et un cas a été détecté positif. 80 détenus qui ont pu être potentiellement au contact du détenu détecté positif ont été isolés depuis vendredi."
Et maintenant ? "Aujourd’hui, ils vont être testés par l’ARS, avec le soutien de la préfecture. La semaine dernière, sur 900 personnes, personnels et détenus, seuls 200 personnels ont été dépistés. Il faut arrêter de mettre des sparadraps sur ce genre de phénomène, et pratiquer des dépistages massifs, et des dépistages sérologiques. Nous demandons qu’une prise de sang soient effectuée sur tous afin de savoir qui est asymptômatique ou pas."
Deux masques pour 12 heures de travail
Est-ce que l’établissement est devenu un foyer épidémique ? " Tout dépendra du dépistage des 80 détenus", précise le représentant régional de FO pénitentiaire en région Paca. Mais quelles mesures ont été prises dans les prisons pour éviter la propagation du virus pendant l’épidémie de Covid-19 ? "Malheureusement , l’administration dans toutes les prisons a réagi très tardivement, souligne le représentant régional de FO pénitentiaire en région Paca. Par exemple, au début, elle refusait systématiquement que les agents puissent porter des masques chirurgicaux afin d’être protégés du virus. Il a fallu que Force ouvrière aille jusqu’au Conseil d’Etat pour que l’on puisse fournir des masques chirurgicaux aux agents."
"Au début, on ne fournissait qu’un seul masque par jour, explique Jessy Zagari. Maintenant que l’administration a assez de masques, elle oblige l’ensemble des agents à en porter, mais toujours en capacité insuffisante. Pour une journée de 12 heures de travail, on donne seulement deux masques, alors qu’il en faudrait trois. Au niveau du gel, de la Javel, du nettoyage des grilles, on fait ce que l’on peut. La prison est un lieu de promiscuité. C’est très difficile de respecter les gestes barrières, autant pour les détenus que pour les surveillants."
Cliquez ici pour écouter “le coup de fil du matin”
Retrouvez "le coup de fil du matin" du lundi au vendredi à 7h12 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger.
Sur quelle fréquence écouter Sud Radio ? Cliquez-ici !