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Nos ancêtres sont 100 000 ans plus vieux que ce que l’on pensait 

Par Benjamin Rieth avec AFP

Selon deux études parues dans la revue Nature, des chercheurs ont découvert des restes d’Homo sapiens au Maroc datant de 300 000 ans, soit "un coup de vieux de 100.000 ans".

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Jusqu’ici, nos plus vieux ancêtre, Omo I et Omo II, découverts à Omo Kibish en Éthiopie, avaient environ 195 000 ans. Mais ces deux-là ont été détrônés par des restes d’Homo sapiens mis à jour sur le site de Jbel Irhoud, au Maroc. "Cette découverte représente la racine même de notre espèce, l'Homo sapiens le plus vieux jamais trouvé en Afrique ou ailleurs", explique le Français Jean-Jacques Hublin, directeur du département d'Evolution humaine à l'Institut Max Planck de Leipzig (Allemagne) et coauteur des travaux parus dans la revue Nature mercredi. Selon la datation de ces fossiles, obtenue par Daniel Richter, expert en géochronologie à l'Institut Max Planck de Leipzig au moyen de la thermoluminescence, une technique très connue et utilisée depuis les années 80, ces os dateraient d’environ 300 000 ans

Plusieurs espèces humaines ont cohabité

Les chercheurs ont retrouvés un "nid de restes humains" dont "une face humaine et une mandibule" lors de fouilles en 2004. Ils ont alors constaté que "la face d'un de ces premiers Homo sapiens est la face de quelqu'un que l'on pourrait rencontrer dans le métro". Selon Jean-Jacques Hublin si l'homme de Jebel Irhoud portait un chapeau, on ne pourrait pas le différencier de nous. La seule différence réside dans la forme de sa boîte crânienne par rapport à notre morphologie actuelle. 

De plus, les outils trouvés sur le site avec nos ancêtres - des éclats et surtout des pointes retouchés - sont typiques de ce que l'on appelle le "Middle Stone Age". "On a déjà retrouvé ce type d'outils, également datés de 300 000 ans, un peu partout en Afrique sans savoir qui avait pu les fabriquer", explique Daniel Richter. Maintenant les chercheurs estiment que l'on peut associer la présence des outils à celle de l'Homo sapiens. "Très certainement avant 300 000 ans, avant Jebel Irhoud, une dispersion des ancêtres de notre espèce sur l'ensemble du continent africain avait déjà eu lieu", ajoute-t-il. De nombreux groupes très différents ont donc coexisté, non seulement dans des régions lointaines les unes des autres mais peut-être également dans des régions proches. 

De nombreux groupes d'Homo sapiens archaïques auxquels s'ajoutent d'autres espèces humaines comme l'Homo erectus, les néandertaliens, les denisoviens peut être les Homo naledi ..."Il y a donc eu pendant longtemps plusieurs espèces d'hommes à travers le monde, qui se sont croisées, ont cohabité, échangé des gènes....", dit à l'AFP Antoine Balzeau paléoanthropologue qui n'a pas participé à cette découverte mais la qualifie de "très belle". "On s'éloigne de plus en plus de cette vision linéaire de l'évolution humaine avec une succession d'espèces qui viennent les unes au bout des autres", dit Jean-Jacques Hublin. 

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