Ils étaient commerciaux ou auto-entrepreneurs, mais ils ont tout lâché pour devenir professeur en zone d’éducation prioritaire (ZEP). 45 apprentis professeurs suivent cet été une formation intensive au lycée international de Noisy-le-Grand, situé dans l’est parisien. Un nouveau choix de vie qui résulte d’expériences différentes, mais lié par une volonté commune : celle d’apprendre aux autres. Timothée, par exemple, a souhaité suivre cette formation après avoir passé quelque temps avec des élèves en décrochage scolaire. Impuissant face à ces jeunes à qui ils auraient voulu donner tellement plus, il a décidé de se reconvertir en professeur de français : "J’ai vu avec ces élèves en décrochage à quel point le français était important. Si on ne sait pas bien s’exprimer, en entretien d’embauche, on est directement mis sur la touche. Je voulais remonter à la racine, pour que, peu importe la voie choisie par ces jeunes, ils ne soient pas discriminés par rapport à la langue".
Et à quelques semaines de la rentrée, certains se plaisent déjà à imaginer leur future classe. Manon, futur professeur d’anglais, espère que ses élèves seront contents d’arriver dans son cours : "Je n’ai pas envie qu’ils aient peur, je veux qu’ils essayent, qu’ils fassent des erreurs, et je voudrais pouvoir leur dire que s'ils arrivent à parler anglais à la fin de l’année alors ils pourront voyager et découvrir des cultures extraordinaires".
À la suite de cette formation accélérée, les 45 apprentis professeurs seront suivis pendant 2 ans par des tuteurs qui connaissent la difficulté d’aller enseigner en ZEP. À la rentrée, ils seront tous répartis dans les collèges de l’académie de Créteil.
Reportage d'Alfred Aurenche