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Mathieu Zagrodzki : "il est difficile de changer les choses au sein de la police aux États-Unis"

Aux États-Unis, la police est organisée d’une manière décentralisée, ce qui rend tout changement au sein de cette institution très compliqué à mettre en oeuvre, estime Mathieu Zagrodzki, chercheur associé au Cesdip, le Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales et co-auteur du livre "Vis ma vie de flic" (éditions Hugo Doc).

Les manifestations se poursuivent sans discontinuer depuis huit jours à travers les États-Unis. © AFP

Mathieu Quiniou était l'invité de Patrick Roger le 2 juin 2020 dans l’émission "C’est à la une" sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 8h10.

 

"La dissémination de ces manifestations sur tout le territoire américain est un fait marquant"

"En soi, ce n’est pas la première fois qu’on assiste à un embrasement aux États-Unis suite à la mort d’un Afro-Américain du fait d’une intervention policière. On a déjà connu, en 1992 à Los Angeles, cinq jours de protestations extrêmement violentes après l’assassinat par la police d’un Afro-Américain. Plus récemment, il y a eu les affaires de Ferguson et Baltimore. Ce qui, en revanche, est marquant cette fois-ci, c’est la dissémination de ces manifestations sur tout le territoire américain. Cela témoigne de la spécificité de cette situation et de la spécificité de la situation politique actuelle.

Peut-être que parmi ces gens, il y en a qui ont des motivations plus politiciennes que celles liées strictement à l’événement, mais je pense que l’immense majorité des gens qui protestent sont sincèrement choqués par ce qui s’est passé et par le changement de la relation police-population", a estimé Mathieu Zagrodzki.

Les États-Unis comme la France ont une histoire douloureuse en ce qui concerne les minorités

"Il faut parler non pas de la police mais des polices. Et c’est cela qui fait la complexité de la situation. Aux États-Unis vous avez 18.000 services de police différents. La plupart sont locaux, il est donc difficile de changer les choses et d’impulser le changement dans tout le pays. Et c’est ce qu’on observe. C’est un pays de contrastes. Vous avez des services de police qui ont mis en place des politiques pour intégrer plus de minorités dans leurs rangs. Et il y en a d’autres qui sont à la traîne. Et c’est un peu le symptôme de ce à quoi nous assistons actuellement", a résumé Mathieu Zagrodzki.

Alors, y a-t-il des parallèles avec la France ? "Il est légitime de poser la question. Nous sommes deux sociétés multiculturelles qui sont marquées par des passés compliqués : colonial dans un cas, esclavagiste et ségrégationniste dans l’autre. Dans nos deux sociétés, depuis deux décennies, les relations peuvent être compliquées entre la police et certains groupes. Mais si on regarde les choses d’un point de vue strictement statistique, la situation n’est pas exactement comparable. Les polices américaines tuent près de 1.000 personnes chaque année, en France on est aux alentours de 20".


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