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Masques en extérieur et en entreprise : allez-vous respecter toutes ces obligations ?

Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, Stéphane Gayet, infectiologue et hygiéniste au CHU de Strasbourg, étaient les invités du débat du jour le 20 août sur l’antenne de Sud Radio

Porter le masque en extérieur, est-ce vraiment utile ? Des touristes portant le masque en bordure de plage à Biarritz, le 3 août 2020. (Photo by GAIZKA IROZ / AFP)

À partir du 21 août, 7 heures, le port du masque sera obligatoire dans toute la ville de Toulouse. C’est déjà le cas à Nice. Jusqu’à maintenant, les villes l’imposaient seulement sur une partie de leur territoire. Au total, 13.000 villes et communes ont déjà pris de telles décisions. On retrouvera aussi le port du masque en entreprise à compter du 1er septembre.

 

Toulouse anticipe la rentrée scolaire et universitaire

En quoi était-ce nécessaire pour la ville de Toulouse ? "Je me serais passé de prendre cette mesure si la pandémie n’avait pas évolué négativement, confie Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse. Nous avons une multiplication par dix du taux d’incidence dans les tests qui se sont révélés positifs. Au regard des 15 derniers jours, cela a doublé. Le problème est que, quand les gens se réunissent en extérieur, ils s’agglutinent sans respect des mesures de distanciation. Il ne s’agit pas uniquement de réagir, mais d’anticiper ce qui va se passer : dans une dizaine de jours, c‘est la rentrée scolaire, et dans la foulée la rentrée universitaire. On compte 115.000 étudiants à Toulouse. C’est la ville de province où il y en a le plus. Et dans cette phase de la pandémie, ce sont les 20-30 qui sont les plus touchés. Il fallait bouger."

La pédagogie déployée ces dernières semaines ne suffisait donc plus ? "Exactement, nous avons passé quinze jours à faire de la prévention. Les policiers ont fait 950 rappels à l’ordre et n’ont verbalisé que sept personnes. Compter sur le civisme des gens et leur esprit de responsabilité n’a pas suffi, j’en suis désolé, car nous avions réussi le déconfinement. Un mois après, tous les chiffres étaient très bons. Depuis quelques semaines, les gens ont oublié, se sont relâchés. C’est l’été il fait chaud, ce sont les vacances. Après une période de tension et d’attention, les gens se disent que c’est derrière eux."

 

Le port du masque en extérieur, inutile ?

Existe-t-il un vrai risque de contamination en extérieur ? "La pandémie de Covid-19 est un phénomène nouveau, et même pour les professionnels, c’est difficile. Il y a encore beaucoup de choses que l’on ne connaît pas, juge Stéphane Gayet, infectiologue et hygiéniste au CHU de Strasbourg. Concernant le masque, il a été créé pour être utilisé à l’intérieur des locaux, et tous les tests de validité ont été réalisés en intérieur. Dehors, il y a toujours du vent, des courant d’air et les individus sont plus souvent en déplacement. La circulation de l’air n’est pas du tout la même, et on ne sait pas ce que deviennent les aérosols humides et secs émis par des sujets éventuellement contagieux."

Pour Stéphane Gayet, "à l’air extérieur, surtout pour des personnes qui se déplacent, le masque n’est pas une mesure pertinente. Imposer le masque à l’extérieur peut se justifier quand des personnes sont côte à côte et immobiles. Mais quand on marche dans la rue, je pense que c’est inutile. Pour les activités sportives, c’est une hérésie." Autre risque, dont on ne parle guère : la qualité du masque. "Je vois des gens qui portent des masques à usage unique, qui ont un pouvoir filtrant unidirectionnel. Ils les mettent dans leur poche et les réutilisent. Rapidement, ils n’assurent plus leur pouvoir filtrant. Sans oublier les gens qui portent le masque sous le nez, qui touche à peine la lèvre inférieure…"

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