Zora habite au 83 de la rue d’Aubagne, à une cinquantaine de mètres des immeubles effondrés. La vieille dame est tétanisée à l’idée de rentrer chez elle : "Non non, je ne suis pas rassurée. Je ne crois pas que je vais pouvoir réhabiter là-bas. J’ai la peur au ventre, parce qu’il paraît que tous les immeubles sont collés les uns aux autres. Et avec ce mauvais temps, ces pluies, et tout ce qui se passe..."
La crainte d’un nouveau drame, que partage Ali, qui loue un studio dans ce quartier de Noailles à un bailleur social : "Ces immeubles, qui nous entourent, sont des immeubles où on vit avec un danger. À chaque fois qu’on le signale aux propriétaires, ils font les sourds, ils ne nous répondent pas. Mais avec les vibrations qu’il y a dans le quartier, un jour, je me suis levé et il y avait des fissures. Bien sûr, on dort avec la peur au ventre. Mais qu’est-ce que vous voulez, on ne peut pas dormir dehors..."
Une centaine d’habitants sont pour l’instant hébergés dans des hôtels. Avant d’envisager leur retour, tous les immeubles seront expertisés, insiste Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur : "Maintenant, il appartiendra aux spécialistes de déterminer la faisabilité de réautoriser l’habitation."
C’est d’ores-et-déjà une certitude, tous les évacués ne pourront pas revivre chez eux. Une douzaine d’immeubles ont été trop fragilisés. Il va donc falloir les reloger.
Un reportage de Lionel Maillet pour Sud Radio