Une quinzaine de personnels grévistes de l'hôpital psychiatrique Philippe Pinel étaient enchaînés mercredi matin aux grilles de l'Agence régionale de santé (ARS) à Amiens pour demander des moyens supplémentaires, a-t-on appris de sources syndicales. "Ca va faire trois mois qu'on est en grève et qu'on ne nous entend pas. On est face à un mur, il va falloir qu'on le détruise d'une manière ou d'une autre", a déclaré par téléphone à l'AFP Marie Lefèvre, infirmière non-syndiquée, qui compte rester enchaînée aux grilles de l'ARS "le temps qu'il faudra".
"On demande des moyens juste suffisants pour travailler, on ne demande pas quelque chose de mirobolant", a déclaré à l'AFP par téléphone Chrystèle Leclercq, déléguée CGT. L'action a commencé à 6H30 et "bloque toutes les entrées", a-t-elle précisé, confirmant une information du Courrier Picard. Selon elles, la table ronde entre l'intersyndicale (FO, SUD et CGT), mobilisée depuis 118 jours, et l'ARS fin septembre "n'a rien donné". Une nouvelle réunion de négociations avec la direction de l'hôpital doit avoir lieu vendredi à 14H00.
Le personnel mobilisé de l'établissement, qui emploie 940 personnes, demande notamment la création de 60 postes de soignants dans les services d'hospitalisation, la réouverture de deux unités de soins et l'effacement de la dette qui s'élève à 12 millions d'euros. L'ARS n'avait pas donné suite dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP. Fin août, elle affirmait à l'AFP que "ce sont des modalités de prise en charge et des pratiques mal adaptées (comme des durées d'hospitalisation beaucoup plus longues que dans d'autres hôpitaux de la région) qui engendrent, pour l'essentiel, des problèmes de moyens".